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Tout ce qui brille [Olivier]
Mar 13 Déc - 18:24
Asmoday
Asmoday
18
17/05/2022
El Tango de Roxanne

Asmoday était assise sur le petit siège de la coiffeuse de son bureau l’air visiblement pensif. Ses doigts pianotaient sur le meuble en bois qui lui faisaient face à un rythme qui trahissait une exaspération non feinte et sa bouche était refrognée en une charmante grimace boudeuse. Ses yeux ne quittaient plus le reflet du grand miroir qui lui servait habituellement à se maquiller et se préparer, passant de son image à celle que renvoyait son costumier, en retrait non loin de la porte du bureau. Lui aussi affichait une mine contrariée semblable à celle d’un ainé ou parent tentant de faire entendre raison à leur cadette. Un silence tendu régnait sur la pièce depuis plusieurs minutes déjà et aucun des deux protagonistes ne semblait pour le moment prêt à le rompre. Comme si la perpective d’émettre le moindre son signifiait perdre l’argument qui se jouait en ces lieux. Les mains sur les hanches, Hans brisa finalement l’épaisse couche de glace que leur tension avait posé.

- Bon maintenant ça peut plus durer, soit un peu raisonnable.

Il fut quasiment interrompu alors que la réponse que la jeune femme arrivait du tac-au-tac.

- C’est mon cabaret et mon bureau, JE décide de ce qui est raisonnable ou pas.
- Vraiment ? Très mature félicitations…
- C’est ton salaire qui va te sembler immature si tu continues.

Drapée dans sa dignité, la propriétaire des lieux balança sa chevelure par dessus son épaule, imperturbable, et haussa les sourcils d’un air de défi au reflet de son interlocuteur. Ce dernier se passa la main sur le visage et se pinça le nez pour puiser dans tout ce qui lui restait de patience. Il quitta sa patronne des yeux pour observer de loin la parure de bijoux qui ornait le buste de présentation à coté de la coiffeuse. Seule une petite cage de verre sans serrure séparait l’inestimable création de l’espace extérieur et son exhibition gênait de plus en plus le costumier. La meneuse de revue l’avait arboré avec splendeur pour le festival du continent et l’avait précieusement conservé par de vers elle depuis sans jamais le remettre à la connaissance du costumier. Le fait d’apporter le plus grand soin à la chose d’un prêt était il une raison suffisante pour ne pas la rendre ? Pas pour Hans en tout cas.

- Ces bijoux vont finir par nous attirer des problèmes…
- Tout avait été très clair, il n’y avait aucun empressement ni aucune date fixe pour les rendre, donc tout va bien et tu vas me laisser tranquille pour faire ton travail ?
- C’est d’autres problèmes dont je fais allusion.
- Ne dis pas de bêtises… Lui répondit la femme en levant les yeux au ciel.

Une réaction qui manqua étouffer le pauvre costumier qui ne trouva rien à répondre, ouvrant et fermant la bouche sans qu’aucun bruit n’en sorte. Il pratiquait Asmoday depuis un moment déjà mais il n’en revenait jamais des extrémités de mauvaise foi auxquels elle pouvait tendre quand elle s’y mettait. Lorsqu’il eu fini d’imiter le magicarpe hors de l’eau, il se contenta d’agiter les bras tendus devant lui pour attirer l’attention de sa destinataire sur le capharnaüm qu’était devenu la pièce, à l’exception de l’îlot où elle se trouvait. Les meubles avaient été bousculés, les affaires plus ou moins brisées étaient éparpillées sur le sol et des papiers déchirés ou non jonchaient le moindre centimètre carré de parquet visible. Dans un soupir las, la jeune femme se contenta d’ajouter.


- Quel calvaire d’être bordélique…
- Tu ne les portes même pas...
- Et ? Quel est le rapport ?
- Asmoday s’il te plait…

La fatigue et le poids du monde se ressentait dans le soupir profond qui venait d’être poussé face à tant d’hypocrisie. La dame consentit enfin à se retourner pour faire face à son interlocuteur, les mains posées sur ses jambes croisées. Quatre yeux s’étaient fixés sur l’homme tandis que le reflet capricieux de la glace ne s’était pas senti mu par son devoir de copie de son original, conservant la position qu’elle avait adopté. Un petit rictus amusé apparu alors que les yeux de la jeune femme roulaient de nouveau dans leurs orbites.

- Très bien, j’ai compris, je vais les ramener, pas de quoi en faire un drame. Elle se leva pour aller chercher les écrins des différentes pièces. Par contre je ne veux plus entendre qu'on peut rien me demander ou je ne sais quelle ineptie du genre.
- Tu sais très bien que quelqu’un aurait fini par réussir à les voler. Souffla Hans, soulagé.
- Tu sais très bien que non. Répondit-elle rayonnant forte d’un sourire orgueilleux. Rangez moi ça pendant mon absence, ça vous apprendra à dire des absurdité dans mon dos.

Rassemblant rapidement les affaires qu’elle avait à emporter, elle enjamba ce qui barrait son chemin avec grâce mais fut arrêtée dans son élan alors qu’Hans lui demandait avant qu’elle ne passe la porte.

- Et lui, on en fait quoi ?

Il désigna du menton une forme tremblante recroquevillée dans un coin de la pièce. Allongé sur le coté, les genoux remontés sous le menton en position foetale, un homme dont la tenue entièrement noire contrastait cruellement avec son teint pâle rendu presque maladif regardait dans le vide tout en balançant sa tête à un rythme régulier et berçant. Ses yeux rouges et bouffis pleuraient encore et une trace suspecte sur son pantalon laissait à penser qu’il s’était souillé. La maitresse des lieux haussa les épaules semblant moins s’en soucier comme d’une guigne.

- Pas mon problème. Du moment que ni lui ni l’odeur qu’il répand ne sont là à mon retour… Elle s'assura que les écrins soient bien tous positionnés avec précaution dans son sac, sorti une petite carte de visite pour en étudier l’adresse et continua sa course en lançant d'une voix chantante par dessus son épaule. Méphisto, on y va !

Une vague de vent glacial traversa la pièce alors que le miroir retrouvait sa configuration naturelle. L’ombre de la patronne de ces lieux sembla s’étendre et s’étirer quelques secondes, s’étalant comme une tache d’encre avant d’enfin suivre sa propriétaire au rythme des pleurs de l’homme à terre qui avaient redoublé d’intensité le temps de ce court intermède. Ce fut ainsi sans regret, le coeur léger et l’esprit presque teint d’amusement qu’Asmoday se mit en route pour trouver la fameuse boutique d’Olivier Cénillier.
Re: Tout ce qui brille [Olivier]
Jeu 22 Déc - 18:31
Olivier Cénilier
Olivier Cénilier
18
18/05/2022
Joyau prismatique
Succès de la pub en exhibant la parure lors du festival. De nouveaux clients affluèrent, prêt à dépenser des sommes importantes pour le plus grand bonheur du propriétaire de la boutique. De simples boucles d’oreilles aux plus extravagants colliers, en passant par des commandes toujours plus exotiques, le savoir-faire Kaloséen était récompensé. Le soucis du détail, la finesse du trait d’un artisan aux origines de la région de la mode et du luxe, ça faisait vendre.

Olivier s’en frotta les mains une fois les clients partis, son sourire soulignant la satisfaction qui l’habitait. Profitant du moment de répit qui s’offrait à lui, il alla inspecter sa boutique, réajustant le plus minutieusement possible de ses doigts de fée certains bijoux afin que leur présentation soit soignée. Ses employés l’aidaient, passant aussi un coup de balais, et remettant du stock lorsque cela était possible.

Le joaillier se saisit ensuite d’une pierre de Méga-Evolution, une Laggronite. Sa couleur aux teintes bleues océan le fit voyager dans ses souvenirs, sur les mers qu’il avait traversé ici et là pour en arriver jusqu’à cette région. Alors qu’il la frottait délicatement avec un chiffon prévu à cet effet, l’un de ses employés finit par lui poser une question.


« Dis-moi, Olivier, il faudrait peut-être songer à récupérer la parure, non ? »
« Bien sûr, bien sûr. Mais nous pouvons nous armer d’un peu de patience. J’imagine qu’en remplissant aussi formidablement sa part du contrat, nous pouvons lui laisser un peu de répit avant de la récupérer. C’est dur de se séparer de belles choses, n’est-ce pas ? Rien qu’en les voyant scintiller sur leur socle, suppliant le client de s’en saisir. »


L’art de la présentation pour manipuler l’esprit humain et le pousser à faire pleuvoir les billets pour satisfaire son désir de beauté. Il eut un petit rire, ça fonctionnait si bien chez les personnes capables de se les offrir.

« Cela dit tu as quand même raison, mon ami. Nous surveillerons le délai, et si cela commence à mettre trop de temps, nous devrons faire facturer le retard. On l'avait précisé au costumier ? Mh. J'ai un doute. Bah, peu importe, partons sur ce principe. »
« Quelque chose me dit que ça t’arrangerait… »
« Moi ? Ha ha ha, non, bien sûr que non… Et puis, je m’en voudrais de finir en mauvais termes avec une… Si belle vitrine pour notre travail. Bon, occupez-vous de la boutique, je vais prendre une pause. »


Il sortit du Joyau Ecarlat, allant faire un petit tour au café voisin, celui de ses amis, le Coffee Mix. Il prit donc un café le temps de sa petite pause, constatant quelques clients aller et venir, avant de repartir de là, prêt à revenir dans sa boutique. Il n’y rentra pas de suite. Il leva les yeux au ciel, constatant Grapadora continuant de se dégourdir les ailes suffisamment haut. Un spectacle qu’il appréciait et qui avait tendance à le relaxer. Malgré son air relax, il y avait un côté stressant à son boulot lorsqu’il avait affaire à des clients exigeants, qu’il ne fallait en aucun cas laisser s’échapper. Sans compter des tentatives de vol ou autre.

Son regard finit par s’abaisser, se posant non sans surprise sur une silhouette qui ne lui était pas inconnu. Une silhouette capable de faire chavirer le cœur des hommes, bien que le sien n’était pas sensible à ce genre de charme.


« Aah mais quelle agréable surprise. La star du festival en personne ici-même ? Quel plaisir. »
Re: Tout ce qui brille [Olivier]
Sam 14 Jan - 20:49
Asmoday
Asmoday
18
17/05/2022
El Tango de Roxanne

La jeune femme avait pris son temps pour atteindre la boutique du joaillier, glissant gracieusement dans les rues de la capitale selon ce qui semblait être le gré de ses envies. Chacun de ses pas s’accompagnait d’un léger bruissement de la part des frou-frous de la longue robe brune et or qu’elle avait choisi d’arborer et des tintements clairs des bijoux de cheveux qui retenaient son chignon alambiqué. Un épais boa de duvet d’altaria glissait nonchalamment ses pâles épaules nues pour venir encadrer sa silhouette gracile. La provocante fente de son fourreau révélait aux passants sa jambe droite jusque’à la hanche, promettant aux plus avides et attentifs une vision plus généreuse sans jamais la leur offrir. A chaque enjambée, le phénix de fils et feuilles d’or qui ornait sa robe semblait danser dans le vent. De nombreuses têtes se retournaient sur cette apparition charmante mais, à leur plus grand damne, ils ne recevaient qu’indifférence comme réponse. La seule chose qui semblait capter l’attention de la dame était les vitrines devant lesquelles elle passait, son regard se perdant tantôt sur leur contenu, tantôt sur son propre reflet qu’elle admirait en dissimulant son orgueil.


Une tenue simple, sobre et efficace quoi.:


Elle fut néanmoins ramenée à la réalité en entendant qu’à quelques mètres d’elle, quelqu’un l’interpellait en des termes tout à fait charmants. Son regard se posa sur l’homme à l’élégance sans reproches qui se tenait face à la devanture de son propre commerce. Une large frange des passants qui avaient suivi l’itinéraire de la demoiselle virent leur teint passer par divers nuances allant du blanc livide au vert envieux. Personne n’avait osé aborder cette superbe créature et même si le courage de l’individu qui avait marqué son arrivée était à reconnaitre, il lui en voulurent pour leur propre inaction ou lâcheté. Ne manquant jamais une occasion de placer une emphase théâtrale, elle leva un bras vers le ciel et fit passer l’insulte à la blessure pour le public qui se trouvait là en traversant les quelques mètres radieuse et exubérante.


- Mais c’est mon Faiseur de rêves ! Le plaisir est évidemment partagé ! Dans un sourire complice elle rajouta une fois à sa hauteur. J’avais tellement hâte de vous revoir, je n’ai même pas pris le temps de me changer.

Sa petite remarque eut l’effet attendu sur les oreilles indiscrètes qui entourait le duo prismatique, ces dernières évaluant la tenue de la demoiselle en cherchant à déterminer comment elle serait apparue en d’autres circonstances moins « pressées ». Seulement, s’il devait y avoir un unique détail à relever en cet échange, ça aurait sans doute été la manière dont la main gantée d’Asmoday s’était très légèrement refermée sur la hanse du petit sac à main qu’elle transportait. De revoir le bijoutier sans doute, de lui rendre ses créations beaucoup moins. Entre le temps qu’elle avait mis pour se présenter aux portes de la bijouteries, son manque de volonté à l’idée de se séparer des sublimes joyaux qui avaient été au centre de son triomphe et la manière dont elle apparaissait devant le joaillier, il fallait espérer que ce dernier ne se pose pas trop de questions sur hypocrite ironie de la situation. Pour autant bien décidée à ne rien laisser paraitre quant au fait qu’elle était vraiment venue à reculons, tant par respect pour l’artiste qu’envers ses créations qu’elle appréciait sincèrement, la directrice de cabaret s’avança vers la porte de l’établissement en expliquant, une étincelle de malice dans le regard.

- Je savais que venir en personne revenait à prendre le risque de m’exposer à votre temple de la tentation, mais vous savez ce qu’on dit, le meilleur moyen de résister à la tentation c’est d’y céder.

Arrêtée devant l’entrée, elle attendit sagement que la porte lui soit ouverte pour pouvoir s’engouffrer avec panache dans la bijouterie. Ils pourraient y échanger plus librement, sans avoir à s’inquiéter d’être épié ou qui sait quoi d’autre. Car oui, Asmoday aimait être au centre de l'attention mais elle n'était pas dupe pour autant. Une femme de son calibre qui se dirigeait vers la bijouterie la plus prisée de la ville avait de quoi faire chavirer le coeur de bien du monde. Et la vénalité ou l'envie était souvent bien plus impliquées qu'on ne le pensait dans ce genre de chavirage.
Re: Tout ce qui brille [Olivier]
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