Orage d'été [Lance]
Jeu 21 Juil - 1:00
Asmoday
Asmoday
18
17/05/2022
El Tango de Roxanne

Les cheveux battants au vent, l’air perdu dans ses pensées et le regard tourné vers l’horizon, c’était une Asmoday à l’air bien fermé qui se trouvait dans la cabine du taxi-corvaillus. Silencieuse, concentrée, ce n’était pas vraiment l’image que le conducteur avait eu en tête en arrivant devant l’établissement bariolé un peu plus tôt dans l’après-midi. Par deux fois il avait tenté de lancer la conversation pour que le trajet paraisse moins long ou au moins, moins froid. Rien à faire, la demoiselle s’était contenté de répondre par monosyllabes, sans chercher à rebondir sur le moindre sujet. La propriétaire du cabaret était connue et reconnue pour son extravagance, sa nonchalance et ses tendances aguicheuses communicatives après tout, pas pour son mutisme et son indifférence quasi palpables. Qu’est ce qui l’avait mise dans cet état ? Personne n’en avait la moindre idée en réalité. La seule chose qui avait été déduite par son entourage était le fait que sa contrariété ai été couvée et alimentée depuis plusieurs jours.

Jour -2 : Elle était rentrée des Pix’îles en triomphe, fanfaronnant auprès de qui voulait l’entendre que la représentation avait dépassé les espérances générales et qu’elle avait été sublime, resplendissante et tous les autres adjectifs superlatifs qui faisaient partie de son vocabulaire. Juste avant le début de soirée, elle avait reçu un coup de téléphone. Elle avait raccroché en levant les yeux au ciel et était revenue à ses activités le plus normalement du monde. Les membres du cabaret n’y avaient pas prêté plus d’attention que ça.

Jour -1 : Le lendemain elle était allée au QG de la team, sans doute pour y faire un rapport ou après y avoir été convoquée. Les employés du temple avaient supposé que tout s’était de nouveau bien passé en apercevant son air suffisant et orgueilleux lors de son retour. Hans avait cependant repéré qu’au court de la journée, son sourire était parfois agité de légers spasmes et avait avisé les membres de la troupe de ne pas faire de vagues. La représentation du soir avait été une nouvelle réussite et la meneuse principale assura son équipe que le tournois leur avait offert une opportunité de publicité sans précédent.

Jour présent : Asmoday était toujours la première personne présente au temple le matin. Sa routine consistait à s’installer un peu là où bon lui semblait pour régler l’administratif et ce jusque’à ce que quelqu’un constate sa présence. Elle donnait alors ses consignes et disparaissait dans son boudoir. Or ce matin là, les membres du temple ne trouvèrent que le costumier, l’oreille à la porte de l’espace privé de la jeune femme d’où s’échappaient divers bruits inquiétants. Inquiétants pour les personnes présentes sur place s’entend. Ca marmonnait, s’énervait dans le vide, et on discernait parfois parmi les rares phrases intelligibles des bruits d’objets s’écrasants au sol. Elle était sortie aux alentours dus déjeuner, poussa un soupir en refermant la porte, et demanda à Hans d’appeler un taxi-corvaillus pour elle et la société de ménage pour son bureau. La jeune femme ne s’était alors pas encore dépareillée de son air avenant mais il était de plus en plus apparent qu’elle forçait le trait. Son moyen de transport s’était présenté 30 minutes plus tard et elle était sortie, un sac à dos chargé porté négligemment via une sangle sur son épaule, sans aucune hésitation, ne quittant son sourire de façade qu’une fois dehors. Son costumier et conseiller avait tenté de lui demander où elle allait et de rappeler que ce soir comme tous les soirs il y avait une représentation à donner mais un coup d’oeil avait suffit pour qu’il rebrousse chemin et décide de son fait de gérer la soirée à venir. La seule chose qu’il avait trouvé en poussant la porte du boudoir était un désordre digne d’un ouragan.

Le ciel de l’après midi était d’un gris monotone et menaçant et donnait l’impression que le soir avait pris de l’avance sur sa descente. Le cabbie ne comprenait pas pourquoi sa cliente lui avait demandé de la déposer sur la route 0. Vu les indications qu’elle avait donné, elle avait un endroit précis en tête. Le conducteur n’arrivait pas à se faire au paradoxe qui se traçait entre sa passagère et l’hostilité du terrain qui augmentait au fil des minutes de vol. Mais après tout il n’était pas payé pour comprendre, il était payé pour effectuer ses trajets, c’était tout. Il finit par atterrir dans un vallon dont l’herbe clairsemée était recouverte d’une couche de givre brillante. Le mauvais temps ne paraissait pas prêt à se lever et au contraire, un vent sec balayait la zone sauvage dans des bourrasques assourdissantes. Il observa la jeune femme dont les cheveux battaient les tempes au moment de l’encaisser, persuadé de commettre un délit de non assistance à personne en danger. Elle portait un pantalon noir, des bottes montantes de cuir à talons bas et carré, une chemise écarlate et une cape noire dont elle avait fermé le col de fourrure pour se protéger des intempéries. C’était très esthétique et certes, la saison estivale promettait des températures moins terribles que celles des saisons froides, mais tout de même…

- Vous êtes sûre que je peux vous laisser là ? Vous pourrez pas rappeler de taxi volant si l’orage pète… Et ça va péter, ah ça ouais.
- Je sais ce que je fais, merci. Il y a un refuge à moins de 10 minutes, par ici, j’irai m’y abriter si besoin.

« Je le sais, c’est moi qui ai signé les demandes de permis de construire » commenta elle pour elle même. Le chauffeur haussa les épaules et marmonna quelque chose comme « vos funérailles » et ne tarda pas plus. Il était pressé de se mettre à l’abri, lui. A peine s’était il envolé que le zoroark de la jeune femme se rendit visible pendant qu’elle libérait son cizyox et son zéblitz. L’insecte récupéra le sac à dos et se mit à avancer dans la direction qu’avait indiqué sa dresseuse. L’équidé ne demanda pas son reste, caracola quelques secondes et partit au grand galop, des éclairs bleutés traversant sa crinière. Elle n’avait effectivement pas choisi cette localisation au hasard. S’il y avait une chose qui la calmait lorsqu’elle ne se sentait plus capable de contenir sa colère et ses frustrations, c’était de regarder Sunday déchainer sa fureur et sa violence dans la nature. Elle canalisait suffisamment de rage pour deux.

Elle passa un moment à la regarder, prenant garde à ne pas la quitter des yeux alors qu’au dessus d’elle, l’orage éclatait enfin. Elle pressa le pas vers le refuge de montage tout en observant son zèbre courser les éclairs, rivaliser avec la rudesse de la pluie et défier tout Pokémon sauvage qui passait à sa portée. Poussant un soupir, elle laissa ses Pokémon pénétrer dans le chalet de secours. La demoiselle mit quelques secondes avant de rentrer et ferma les yeux pour laisser les gouttes d’eau froide lui fouetter le visage quelques instants. Elle était seule, dans la nature, personne ne viendrait la forcer à reprendre sa comédie pour le moment. Elle voulait souffler et encaisser sans avoir à jouer son rôle l’espace d’une pause, tout en offrant à son Pokémon l’opportunité de se défouler comme elle le souhaitait. Elle avait trouvé le refuge vide à son arrivée et vu les conditions météos, personne d’autre qu’elle ne tenterait une randonnée dans le vallon. Elle n’avait croisé personne après tout. Qui mis à part elle serait assez fou pour tenter une telle expédition. Un flash suivi d’un sourd grondement de tonnerre lui rappela à la réalité et elle rouvrit les yeux. Il lui fallut quelques secondes pour réaliser qu’elle ne voyait plus son Pokémon et poussant un juron entre ses dents, elle esquissa trois pas en avant et appela en vain le nom de son Zeblitz. La dresseuse poussa un soupir, rappela quelques minutes et rentra enfin à l’intérieur pour se mettre à l’abri. Elle s’était encore faite avoir. C’était à chaque fois la même chose, elle quittait Sunday des yeux et elle disparaissait Arceus savait où. Voilà pourquoi elle s’assurait toujours d’avoir un refuge sur sa route lors de ses excursions sauvages. Se massant la tempe, elle se résigna à attendre et partit dans la rudimentaire salle d’eau pour y trouver une serviette, non sans avoir balancé son manteau sur le canapé de cuir usé au coté de sa mante borgne à qui elle marmonna.


- Si t'as un doute, elle s'est encore barrée...

Les refuges de la route 0 offraient de la place pour 3 à 4 personnes et un confort rudimentaire alimenté par groupe électrogène. Une kichenette, une salle d’eau et un espace commun. Pas de télévision, pas de ligne de téléphone, mais une cheminée très efficace et réconfortante. Heureusement pour elle, la jeune femme n’était pas arrivée les mains vides parce que la soirée promettait d’être longue. Tranquille, mais longue.
Re: Orage d'été [Lance]
Ven 22 Juil - 21:50
Lance
Lance
14
14/05/2022
Maître des Dragons
Lance était plus que fou. Ce n’était pas une expédition qu’il entreprenait, c’était un entrainement de de plus de deux semaines.

Cela faisait maintenant plus de quatre mois que le maître des dragons avait posé les pieds sur Lyndis, face à Bétel et à la ligue. Il avait participé à plusieurs évènements depuis, le plus grand étant le festival il y a quelques jours. Celui-ci avait eu un succès plus ou moins intéressant, mais étant la première édition, il fallait s’attendre à des changements au cours des années à venir. Le dresseur avait bien aimé animer la compétition, mais après tout cela, il avait besoin de temps loin de l’humanité. Dans toutes les régions qu’il avait visité, Lance avait toujours pris le temps de disparaître dans une flore inexplorée, par désir de continuer à s'entraîner et profiter d’un peu de silence. C’était donc ainsi qu’il avait demandé à l’un des champions s’il connaissait un endroit de pays non habité et qu’il avait mit le cap sur cette zone la même journée, sur le dos de son Ptéra. Le maître avait tout de suite apprécié la rudesse du paysage, plus c’était dangereux, plus cela semblait lui convenir. Il en avait vu d'autres, de toute manière. Le duo s’était posé très tôt ce matin pour la première fois, Lance prenant le temps de vérifier qu’il y avait bien le refuge qu’on lui avait indiqué. Il n’y déposa rien mais le garda en tête, se disant que si une tempête éclatait, il aurait au moins un toit garanti. Puis il était reparti à pied dans les montagnes, laissant l’entièreté de son équipe se dégourdir  hors de leur Pokeball. Il était temps de s’y remettre, comme dans le bon vieux temps.

Ils passèrent des heures en haute altitude, majoritairement pour méditer ou se battre entre eux. Lance n’y participait jamais la première journée, il préférait se détendre. Le vent froid lui giflait la peau et elle risquait d’être bien gercée ce soir, mais il n’y portait aucune attention, fixant la beauté du lointain. Il remarqua rapidement l’immense masse nuageuse qui apparaissait dans l’horizon, se dirigeant directement vers eux. On l’avait prévenu que la région était toujours soufflée par des tempêtes été comme hiver, mais c’était plutôt impressionnant à voir. Celle-ci était à des kilomètres mais semblait se déplacer à grande vitesse, ce qui risquait de couper court cette première journée d’entrainement. Ils décidèrent d’en profiter au maximum et lorsque les premiers nuages grondèrent au-dessus de leurs têtes, prirent finalement la décision commune de retourner vers le refuge qu’ils avaient visité des heures auparavant. Lance ne garda que Balaur avec lui, son poids lourd lui permettant de ne pas être trop poussé par les vents qui se levaient de plus en plus. Gardant sa cape contre lui pour qu’elle arrête de claquer dans les bourrasques, il soupira lorsque la pluie se mit à tomber. C’était froid mais plutôt agréable, mais il valait mieux ne pas trop s’y laisser prendre : passer la nuit trempé risquait de les rendre malade.

Son Dracolosse se posa finalement devant le refuge et ouvrit la porte pour y laisser entrer le maître, qui s’y glissa sans bruit. Il s’arrêta automatiquement dans le cadre, son dragon grognant en voyant pourquoi il s’était figé. Quelqu’un d’autre s’était ajouté à la bâtisse pendant leur escapade plus loin, voilà qui était plutôt étonnant. On lui avait dit que les rencontres sur ce territoire étaient bien rares, pas autant qu’on le croyait, visiblement. Lance passa une main sur son visage recouvert d’eau et observa pendant une demi-seconde la dame qui et les Pokémons qui se trouvaient à l’intérieur. Puis il s’inclina simplement, prenant la parole d’un ton poli.

-’ Pardonnez moi, je croyais le refuge vide. Je repars de ce pas et je vous souhaite une bonne soirée. ‘

Le maître des dragons ne voulait pas la mettre mal à l’aise, ils étaient quand même au beau milieu de nul part. Il se contenta donc de la saluer ensuite et de se retourner pour quitter le refuge, se disant qu’il ne devrait pas avoir trop de mal à trouver une grotte dans la montagne. Ce serait moins confortable, mais il avait l’habitude.
Re: Orage d'été [Lance]
Dim 24 Juil - 1:03
Asmoday
Asmoday
18
17/05/2022
El Tango de Roxanne

Toujours dans la salle d’eau, la jeune femme tamponnait délicatement ses cheveux pour en chasser l’humidité sans les brusquer. En y réfléchissant bien, vu la petite taille du tissus d’éponge, ça devait sans doute être une serviette à mains.Tant pis, ça ferait l’affaire et de toute façon, personne ne pourrait témoigner de cette hérésie de choix de linge de bain. Poussant un léger soupir, elle ouvrit les tiroirs et placards qui se trouvaient à sa portée. Non pas que cela présente un quelconque intérêt mais elle avait un faible en ce qui s’agissait de farfouiller dans ce genre d’espaces de rangements. On finissait parfois par y découvrir des petites curiosités qui faisaient d’excellents souvenirs. Du moins, c’était ce qui se passaient quand lesdits rangements s’avéraient pleins. Elle ne trouva pour le coup rien de plus qu’un tapis de douche froissé, un kit de premier secours, une boite d’aspirine à moitié vide… Des serviettes de bains… Si elle avait su elle aurait cherché avant d’utiliser la version miniature. Elle acheva son ennuyeuse inspection, ne trouvant rien de plus qu’un maigre éventails d’objets ordinaires, et se pencha vers le miroir pour y observer ses traits. Depuis quand affichait-elle cette mine fatiguée ? Elle plissa les yeux, rapprocha plus encore son visage de la glace et conclut avec soulagement qu’il s’agissait moins là de cernes que de coulures de maquillage. Coulures qu’elle entreprit de nettoyer alors que dans la pièce voisine, tout ne se passait pas exactement comme prévu.

La mante borgne, assise sur le canapé avait suivi du regard sa propriétaire partir vers la salle d’eau, ne trahissant aucune émotion face à la remarque qui lui avait été marmonnée. Rien de surprenant à ce que la zéblitz ai une fois encore disparu dans la nature. Ce qui pouvait l’être en revanche c’était que leur dresseuse s’en étonne encore et surtout s’en inquiète. Peut-être la laissait elle inconsciemment faire, sachant dans un petit coin de son esprit que ce genre d’échappées lui faisait du bien. Nulle doute que parmi les flash qui striaient régulièrement le ciel, une partie étaient de son fait. Et puis elle reviendrait, elle revenait à chaque fois. Elle se leva pour disposer quelques bûches dans la cheminée. Non loin de là, le zoroak d’hisui se tenait debout, immobile face à la fenêtre contre laquelle la pluie battait. Son perturbant regard scrutait l’horizon, sans but, alors que sa crinière sombre flottait lascivement autour de lui. La cizayox ne lui accorda pas plus d’attention que ça, se persuadant tant bien que mal que son inactivité ne méritait pas qu’elle y prête le moindre intérêt. Ce qu’elle ne pouvait s’expliquer c’est qu’il ai le luxe de ne jamais être contenu en poké-ball ou presque.

Un bruit sourd tira les Pokémon de leur rêverie commune. Cela ne ressemblait pas à un coup de tonnerre et ça provenait de l’extérieur de l’abri, non loin de la porte. La mante écarlate observa la porte de la pièce où se trouvait sa propriétaire, très légèrement entrouverte. Le zoroark quant à lui disparu, s’évaporant comme un nuage de poussière pour laisser apparaitre sur le sofa l’illusion d’Asmoday, assise les jambes tendues devant elle le bras reposant négligemment sur l’un des accoudoirs du mobilier. Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrit et, à la grande surprise du duo ce ne fut pas un randonneur égaré qu’ils découvrirent mais un dracolosse à l’air peu amical. Le grondement qui raisonnait depuis la gorge du dragon provoqua chez l’insecte une peur primaire et instinctive que même la meilleure volonté du monde ne pu contrôler. Se redressant sur ses pattes, elle leva ses pinces entrouvertes au dessus de sa tête pour se grandir. Tout en maintenant sa position, son abdomen gonflait et vibrait pour émettre une sorte de son strident qui transmettait toute sa véhémence à son entourage. Même l’illusion du renard perdit son expression détendue face au spectacle. Heureusement pour tout le monde, l’intervention de ce qui paraissait être le propriétaire du dragon suffit à calmer les pokémons en présence et faire baisser la tension quasi palpable qui s’était installée dans le chalet.

Pendant ce temps, le visage toujours à quelques centimètres du miroir, Asmoday finissait de batailler contre les traces noires qui ornaient le dessous de ses yeux avec les moyens du bord, à savoir un mouchoir humide qu’elle repliait régulièrement sur lui même. Bataille qu’elle avait mené en marmonnant divers commentaire sur la tendance caractérielle de la qualité « waterproof » de son maquillage. Mais peu importait maintenant qu’elle était débarbouillée et que ses cheveux étaient passés de dégoulinants à légèrement humide. Elle aurait tout le temps du monde pour décompresser. Ce fut à ce moment que des bruits de grognement et d’insecte contrariés raisonnèrent dans la bêtise. Les épaules de la demoiselle s’affaissèrent et elle baissa la tête, résignée.


- C’est bon j’arrive… Qu’est ce que vous fabriquez là bas ? Elle releva la tête et écouta plus attentivement. C’est quoi cette voix, y a quelqu’un avec vous ?

Elle revint dans l’espace de vie pour voir la porte de l’entrée se fermer et O’Dimm dissiper son illusion. Mirage les pinces toujours fièrement levées se tenait immobile près de la cheminée. Ne comprenant qu’à moitié ce qui venait de se passer, la dresseuse alla à la fenêtre et tenta de discerner ce qui se trouvait à l’extérieur. Elle pâlit en apercevant la silhouette qui s’éloignait. Quelqu’un ? Dehors ? Ici ? Et surtout maintenant ?

- Sans rire vous avez viré quelqu’un par ce temps ? Vous savez les problèmes que je risque moi si ça s'apprend ?

La blonde d’argent se pinça l’arrête du nez pour se donner le temps d’hésiter quelques secondes. La perspective d’avoir un montagnard ou un randonneur inexpérimenté dans les pattes ne l’enchantait pas le moins du monde. Quel était le pourcentage de chances pour qu’un truc pareil arrive ? Et puis c’était vrai, elle était arrivée en première au refuge… Mais d’un autre coté le principe de ces endroit était que tant qu’ils n’étaient pas pleins, ils devaient permettre d’accueillir tout voyageur égaré ou en quête d’abri. Si le type allait se plaindre qu’on lui en avait refusé l’accès, ça allait ruer dans les brancards. Surtout s’il avait reconnu qui s’y trouvait. Et s’il y restait, quelqu’un finirait fatalement par le retrouver et il faudrait financer une expédition pour retrouver et rapatrier le corps… Ce qui n’était pas son problème. Après tout c’était aux admins de gérer ça, pas elle et si le type n’avait pas insisté elle n’y pouvait rien. Elle hocha la tête et se dirigea vers la cheminée pour l’allumer. Un éclair particulièrement violent traversa le ciel et provoqua un flash de lumière dans la pièce, suivit d’un grondement de tonnerre assourdissant. La jeune femme soupira, attrapa sa cape et pesta en sortant.

- Et puis merde... Je vais le regretter. Je sens que je vais le regretter.

Elle maintint son vêtement tendu au dessus de sa tête pour essayer de se protéger de la pluie tant bien que mal et pressa le pas pour rattraper la silhouette. Elle n’avait pas hésité bien longtemps, le type n’avait pas dû vraiment avoir eu le temps de s’éloigner et elle lança à son intention une fois à portée de voix.

- Ça va pas ? Vous êtes complètement malade de rester dehors par ce temps ! Surtout sur cette route. Abritez vous au moins le temps que ça se ca-haaaaaaa…

Un nouveau flash coupa net la parole de la demoiselle qui termina sa phrase dans une sorte de misérable petit bruit de gorge grinçant. Le temps sembla ralentir pour la prisme, comme s’il prenait un malin plaisir à faire durer cet instant éphémère le plus longtemps possible. Elle pu en l’espace d’une seconde de lumière d’abord remarquer le dracolosse aux cotés de son maître, mot très bien choisi, puisqu’elle remarqua ensuite la tignasse rouge flamboyante et la cape qui battait au vent. Ça n'était pas Montagnard Luigi. Ni même Campeur Tristan. Le visage blême, elle réalisa ce qui était en train de se passer et ferma la bouche, de nombreuses pensées se bousculant dans sa tête, pour aboutir à une seule et même conclusion.

"J’avais raison je regrette cette décision…"
Re: Orage d'été [Lance]
Contenu sponsorisé

Sauter vers: