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Festival Azur - Topic Secondaire
Ven 24 Juin - 16:29
Lance
Lance
14
14/05/2022
Maître des Dragons
-- IMPORTANT --

Ce topic est un libre adjacent au mini-event. Pour tous les membres qui ne participent pas à la compétition mais souhaitent venir faire un tour au Festival ou réagir au tournoi en cours, vous pouvez postez ici entre vous. Vous pouvez aussi discuter avec Lance entre les épreuves si vous le désirez, simplement le faire savoir à la fin de votre poste. Le Festival regorge d’autres activités, n’hésitez pas à les créer et faire participer les autres.

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Re: Festival Azur - Topic Secondaire
Jeu 7 Juil - 1:41
Asmoday
Asmoday
18
17/05/2022
El Tango de Roxanne

Prenant une dernière inspiration avant le levé de rideau, Asmoday ferma les paupières et tenta de vider son esprit. La longue goulée d’air fit légèrement craquer une de ses cervicales dans un petit « pop » et elle attendit son annonce, le top départ de cette grande soirée. Si un jour on lui avait dit que sa troupe jouerait pour la ligue… « Moi vivante, jamais ! ». C’était la réponse catégorique qu’elle avait offerte à l’admin d’Obsidienne qui lui avait annoncé qu’il serait de bon ton que la team soit présente et représentée pour le festival des Pix-îles. Non, c’est ce qu’elle avait répondu. Et il avait suffit de quelques négociations habiles pour se retrouver là, au risque qu’on la prenne pour une sympathisante. La jeune femme rouvrit les yeux, il fallait qu’elle se reprenne. Elle se refusait à penser de la sorte. Ce soir, il n’y avait plus de ligue, plus de tournois, plus de dresseurs, seulement Elle. Asmoday. Elle volerait la vedette à tout ce qui s’était passé avant et tout ce qui viendrait se passer après. Son souvenir perdurerait dans l’esprit de tout ceux qui poseraient les yeux sur son show et alors naitrait le désir, le désir d’en voir plus, le désir d’en avoir plus, le désir tout court. Oui c’était là ce que lui avait démontré son admin et c’était à présent à elle de lui démontrer qu’elle avait eu raison.

Le show se voulait grandiose et l’organisation avait été titanesque pour tout le monde. Maintenant qu’elle se retrouvait là, dans l’obscurité à attendre que la lumière ne la révèle, elle priait pour que tout se déroule comme elle l’avait prévu. Hans, le costumier avait fait des pieds et des mains pour créer et que soient créées les plus belles pièces que le Temple d’Asmoday ai jamais présenté et le tout avait couté des fortunes tant en argent qu’en sueur. Le costumier ne déléguait presque jamais et pour l’occasion il s’était adressé au meilleur. Meilleur qui avait en plus de son talent la qualité d’être un prisme lui aussi. Si l’effet était au rendez-vous, une visite de courtoisie s’imposerait.

Quelque part, une horloge sonnait 21h30 et le soleil achevait sa paresseuse descente dans le ciel dégagé de l’archipel féérique. Il était temps. La vedette du spectacle sentait la douce chaleur de l’adrénaline courir dans ses veines alors que la musique d’ambiance, destinée à faire patienter le public rassemblé pour l’occasion, baissait en crescendo jusqu’à finalement se taire. La troupe devrait enchainer pas moins de 6 tableaux avec une précision qui tenait au millimètre près. De toute façon, elle décapiterait de ses mains l’auteur du moindre accroc à cette spectaculaire représentation. D’un coup d’oeil expert, elle repéra son orchestre, la Cour d’Asmoday, achever d’accorder leurs instruments. La Cour avait ça de spécial, en plus de travailler exclusivement pour le cabaret de la demoiselle, qu’elle était composée de musiciens mixtes et par mixte s’entend humains et pokémons, à savoir un Gorythmic, un mélokrik, un piclairon et un ludicolo. Pour ce qui était de l’organisation de la cage de scène, dans les cintres se trouvaient des techniciens, la cizayox et la sucreine de la performeuse principale accompagnées d’un granivol et de deux papillusions. Dans les coulisses, les artistes à venir attendaient sagement leur moment et en dessous, le staff grouillait pour parfaire aux préparatifs de fin. Enfin, dissimulé entre les stands en face de la scène, un booth technique permettait de contrôler les lumières et les balances de sons. La performance était en live mais une partie des accompagnements avait dû être enregistré pour des raisons pratiques. Tout le monde était prêt. De toute façon ils n’en n’avaient pas le choix.


Un accord sourd et mystérieux se fit entendre alors que la scène était envahie par une brume d’un violet sombre, presque gris. Le parfum qui l’accompagnait rappelait les épices, des fleurs et le sucre. Elle était en réalité soufflée par la malamandre d’Asmoday, la cocotine de Hans le responsable des costumes et une Rosélia, restées invisibles à trois points des coulisses, d’où la teinte et le parfum qui accompagnait la mise en scène. La fumée tourbillonna un instant, forma une colonne et laissa apparaitre un homme qui fut accueillit par un murmure ébahi dans le public. Le montreur était vêtu d’une veste de cuir rouge brillant à double boutonnière militaire dorée, d’un pantalon noir, chausses de ville lustrées et portait dans une main une canne de bois noir à pommeau blanc. Son visage était agrémenté d’une moustache lustrée en guidon de vélo aussi noire que le crayon qui rehaussait ses yeux. Le type, dégageait une aura sulfureuse qui appelait le mystère et l’extravagance. Sa voix raisonna dans un écho alors qu’il arpentait la scène comme un prédateur, le regard pénétrant l’obscurité dans laquelle semblait plongé le public. Il ne resta que quelques secondes sur scène, le temps d’annoncer haut et fort d’une voix aux intonations hypnotiques et fascinantes ce qui était sur le point de se dérouler. Un roulement de tambour l’accompagnait.



- Mesdames et Messieurs. Artistes et Bohémiens. Coquettes et Boulevardiers ! Permettez moi de vous présenter ce soir, la seule, l’unique, l’indomptable !… Asmoday.

Puis terminant sa phrase, il disparut comme il était apparu, se dissolvant dans le brouillard qui coulait mollement sur le sol de la scène. Le mystérieux montreur du cabaret n’était en réalité qu’une illusion générée par O’Dimm, le zoroark de la propriétaire de l’établissement, à laquelle Hans prêtait sa voix, dissimulé dans les coulisses. Ce dernier avait, selon la demoiselle, le timbre parfait pour le rôle mais lui refusait catégoriquement d’apparaitre à la lumière. Il voulait exister au travers de ses créations uniquement, n’être qu’une trace, une ombre dont la marque plantait sur toutes les représentations.

Le thème du festival et donc celui de la grande soirée avait été préalablement transmis à la responsable du cabaret pour qu’elle puisse adapter son programme en conséquences. Quelque chose de traditionnel, d’historique, faisant honneur aux invités de marque, voire même au président de la soirée, Lance. La jeune femme n’avait donc évidemment suivi aucune de ces directives pour ne faire que ce dont elle avait envie. Et elle avait envie que ça brille. Comme un prisme. Et pas n’importe quel prisme.


Diamonds are forever
They are all I need to please me.



La lumière se fit douce, tamisée, aux accents bleutés en parfait accord avec les notes qui étaient à présent jouées et vint se focaliser sur elle. Elle se trouvait là, seule, allongée lascive sur une élégante banquette au dossier asymétrique ornée de fioritures. Une longue tunique de satin sombre coulait le long de son corps, les pans du tissus révélant une doublure scintillante qui tranchait avec l’extérieur sobre du vêtement. Ses mouvements étaient lents, sensuels et gracieux, et sa voix chantait comme si elle clamait de tragiques pensées à voix haute. Une poussière scintillante semblait tomber du ciel alors qu’elle chantait, invoquée par les pokémons plante et insectes qui se trouvaient au dessus de sa position. Elle prenait soin de révéler tantôt son bras et son épaule nue, tantôt une jambe, sans perdre le rythme de son chant.

Diamonds are forever
Hold one up and then caress it
.



Elle tendit un bras en l’air et fit courir le dos de ses doigts dessus, révélant plus encore la forme de son vêtement. Il s’agissait plus d’une cape alambiquée que d’une robe et, écartant légèrement les parties qui tenaient son décolleté, elle balança d’un mouvement souple sa première jambe, suivie de la seconde pour se retrouver assise face à son audience, un sourire malicieux sur les lèvres.  



Nothing hides in their heart,
To hurt me…





Les lumières clignotèrent en rythme et la chanteuse était debout, répétant son derniers vers alors que le rythme s’intensifiait au son des percussions de plus en plus entrainantes. Alors que les trompettes annonçaient la fin du premier tableau elle dégrafa définitivement sa cape et la laissa glisser sur le divan qui fut entrainé vers les coulisses. La jeune femme révéla alors la tenue qu’elle portait, un justaucorps corseté noir orné de centaines de pierres scintillant comme des diamants. Les pierres formaient un coeur brillant qui soulignait sa poitrine et se terminait au niveau de son bas ventre. Des amplificateurs de hanches tout aussi brillants et ornés d’un épais liseré de plumes de doduo noir lustré et virevoltant achevait la tenue en donnant sur une traine composée du même duvet qui partait de ses reins pour s’achever sur le sol. Ses jambes affichées par l’asymétrie de sa  tenue étaient ornées de résilles et se terminaient sur des bottines argentées entièrement composées des mêmes strass que son costume.

Quatre danseurs en queue de pie sans manches, plastron blanc et haut de forme vinrent bientôt encadrer la meneuse et poser sur sa tête un haut de forme diamanté alors qu’elle enchainait sur le second tableau en entonnant :


A kiss on the hand may be quite continental,
But diamonds are a girls best friend ;



La jeune femme était radieuse, souriante et charmante. Néanmoins sa concentration était à son paroxysme. Ses sens étaient en alerte et bien que son chant se déroule suivant une perfection remarquable, elle comptait ses pas et sa chorégraphie dans sa tête.


Or help you feed your pussycat ;

Poignet, poignet, écarté. Elle avait enchainé le mouvement au niveau du bas de son justaucorps, donnant des vapeurs aux messieurs du premier rang tout d’un coup. Elle continua sa chorégraphie, ne laissant pas paraitre, ou du moins c’est ce qu’elle espérait, qu’elle se sentait prise et engoncée dans ce corset qui lui bloquait tout le haut du corps par son armature sévère. Heureusement, ce tableau ne requérait pas vraiment de souplesse, seulement un bon jeu de jambes pendant que les danseurs effectuaient des acrobaties synchronisées autour d’elle alors qu’elle jouait à donner des images de flirt avant de renvoyer ses prétendants faussement déconfits.

La musique changea encore de style alors que des choeurs féminins se faisaient à leur tour entendre. Quatre silhouettes apparurent en contre jour à l’arrière plan de la scène, dansant chacune sur un piédestal devant lequel un strassie était révélé en suivant le rythme qui s’accélérait encore.

La transition était cruciale, elle serait le pivot de toute la seconde partie du spectacle et c’était elle qui avait donné le plus de fil à retordre à la troupe lors des répétitions. Ignorant le battement de son coeur qui s’intensifiait, la protagoniste du show pris place au centre de la scène encadrée par ses danseurs. Deux à genoux au niveau de ses hanches, deux debout penchés sur elle, leurs mains ouvertes étaient posées sur son costume. Il y avait de quoi attiser les jalousies. Elle donna alors le signal.


Cause we are living in a material world
And I am a material girl ;



Au dernier mot, juste au moment où l’instrumental avait ralenti, les hommes s’étaient saisis du corset de la jeune femme et l’avaient ouvert comme un cocon avant de s’éclipser avec, la laissant dans une nouvelle tenue bien plus souple et plus révélante encore. Le body souple était fait de velours noir et de tissus chair, offrant un effet d’optique qui donnait l’impression qu’il n’était composé que de bandes de tissus noir au niveau de toute la zone abdominale de la danseuse. Il n’était plus orné de brillants qu’au niveau du décolleté et des intersections de bandes noires et avait été délesté de sa traine. La transformation avait entrainé un tonnerre d’applaudissements et de sifflets dans l’audience, suffisamment pour couvrir quelques seconde le son généré par l’orchestre. Soulagée d’être ainsi libérée et d’avoir réussi sa transition, la meneuse et sa revue purent continuer sur l’air de Single ladies et sa célebrissime chorégraphie.

Gloss on my lips
Man on my hips
Tighter than my Dereon Jeans ;



La difficulté pour la jeune femme résidait dans le fait de réussir à réaliser la danse extrêmement technique tout en conservant assez de souffle pour continuer à chanter comme si de rien n’était. Elle comptait toujours dans sa tête. Balancement de hanches, balancement de hanches. Pivot. Jeté de bras, jeté de bras. Jambe pliée, jambe tendue. Pose, bras en l’air, main synchrone avec la transition de tête. Elle n’avait porté de modifications à l’originale qu’à la toute fin alors que les choeurs jonglaient avec leurs strassies qui lévitaient, donnant l’impression qu’ils n’étaient pas plus lourds que des fétus de pailles.

Les hommes revinrent sur scène en clamant leurs vers, rejoignant leur patronne et l’encadrant une fois encore. Elle lança alors.


Tiffany !


Un des strassies virevolta en l’air et projeta des rayons lumineux de toutes parts alors qu’un miroir tir lancé par Mirage depuis les hauteurs de la scène percutait ses cristaux.


Cartier !


Le manège se répéta une fois encore, le strassie tournant sur lui même. Chaque éclat venant révéler les paillettes de poudre brillante des plantes et papillusions  toujours en suspension dans l’air.


Black Star !


Une pirouette de la part du Pokémon. La chanteuse fit un pas en arrière.


Ross Cole !


Le dernier strassie tournoya dans les airs et fut à son tour illuminé. Asmoday s’arrêta en retrait des danseurs, lança une dernières phrase et disparu dans un écho de stupeur le temps d’un noir sur scène. Les danseurs et danseuses entamèrent le cinquième tableau et pendant ce temps, la figure principale était reçue dans les dessous de scène par une dizaine de petites mains pour le grand final.

Elle avait trente secondes pour être changée une dernière fois et seulement vingts secondes pour respirer avant que son micro ne soit rebranché. Toute personne qui ne dansait ou ne jouait pas avait été réquisitionné pour le changement. Quatre personnes lui enfilèrent une robe bustier noir de satins et de pierres brillantes. Les pierres avaient été brodées dans le tissus à partir du haut de la hanche et formaient de sublimes arabesques qui rappelaient des sortes de goutes art-déco scintillant de mille feux. Trois personnes ajustaient sur sa tête une capeline noire à laquelle ses roses d’or avaient été substituées par de délicates fleurs de cristal, la première partie de la fameuse commande spéciale de Hans. La seconde partie de la commande était ajustée par le costumier lui même et n’était autre qu’une rivière de diamant qui venait enlacer toute la nuque de la demoiselle et reposer sur les salières de ses clavicules. Enfin, quatre autres personnes, deux de chaque côtés, lui enfilaient des gants d’opéra assortis à sa robe par la matière et les ornements ainsi que des joncs aux poignets afin d’achever la parure, sous le regard inquisiteur de la Lipoutou du costumier. Cette dernière remonta fermement le bustier de la danseuse sans le moindre complexe et, l’air satisfaite, la téléporta sur le promontoire toujours camouflé par des jeux de lumière sur lequel elle réapparaîtrai d’ici quelques secondes. Sous une ovation générale, la lumière se fit sur sa tenue et elle acheva.


It's then that those louses
Go back to their spouses!
Diamonds!
Are a girl's!
Best!
Friend!



Noir sur scène, lumière sur le public. Tonnerre d’applaudissements, standing ovation, succès formidable. Non pas qu’il y ai eu lieu d’en douter mais chaque représentation réussie était une fierté et un soulagement pour la propriétaire du cabaret. Elle profita que son micro soit coupé pour tenter de reprendre son souffle, de grandes inspirations soulevant sa poitrine à un rythme soutenu. Puis la lumière revint, plus monochrome et dispersée et elle descendit de son piédestal pour saluer son public. Le service d’ordre ferait à présent sa part du travail et filtrerait les personnes présentes pour que la jeune femme puisse tout d’abord descendre de scène et ensuite s’entretenir avec qui le mériterait sans se faire assaillir par la foule en délire. D’autant plus qu’elle ne comptait pas quitter sa sublime tenue de final, bien décidée à profiter de la beauté de la robe et de la parure qui l’ornait. Une chose était sûre, après une telle performance, la décence et l'usage voudraient que les organisateurs ou représentants du festival viennent la féliciter ou tout du moins lui faire part de leurs observations. Sinon ça ferait mauvais genre. Elle était vraiment curieuse de voir qui viendrait à sa rencontre à présent.

Re: Festival Azur - Topic Secondaire
Lun 11 Juil - 12:36
Nathaniel Lewis
Nathaniel Lewis
3
06/07/2022
Freluquet Volatil
C’était une belle journée qui s’engageait, tandis qu’une certaine excitation gagnait la population de Pix-Île. Les gens allaient et venaient le long de l’enchevêtrement de pontons qui constituait ses rues singulières, exceptionnellement bordées de divers stands, divers et variés, animés par des forains enthousiastes. Il régnait ici un parfum singulier, légèrement sucré, induit à la fois par les sucreries locales proposés aux touristes et l’abondance de crème solaire que les plus judicieux avaient étalé préventivement sur leur peau pour éviter que le soleil facétieux ne les marque de son toucher taquin.

On pouvait s’en douter, Nathan n’avait pas fait parti des gens raisonnables et tendait déjà à le regretter alors qu’une marge rougeâtre commençait à se dessiner à la base de son cou. Il la frictionnait régulièrement du bout des doigts en grimaçant, sentant bien une fine douleur le titiller sous ces contacts. Profiter du Festival Azur lui avait semblé être une bonne idée, lui qui était de passage dans la région pour récupérer une livraison pour son groupe de recherche. Mais le climat festif ne semblait pas avoir amélioré son humeur maussade. Le jeune homme contemplait les nombreux visiteurs avec un léger rictus de dédain. Pix-Île n’attirait les foules que depuis peu, quand bien même ses beaux paysages et son atmosphère chaleureuse existaient bien avant que la Ligue ne décide de la mettre sous les projecteurs. Dans d’autres circonstances, il aurait trouvé réjouissant que cet endroit ait enfin le droit à la reconnaissance qu’il mérite. Mais avec sa bougonnerie qui grandissait avec le coup de soleil de son cou, sa perception des choses pataugeait dans un cynisme exaspérant.

Il y avait toutefois quelques éléments qui inspiraient à Nathaniel un sourire sincère. En particulier l’amusement candide d’enfants courant un peu partout, affublé de jolis petits bijoux de nacre, parfois accompagnés de fleurs, qu’ils avaient pu dégoter auprès des artisans locaux exposant leurs créations colorés dans des étals un peu partout. D’une certaine façon, cette joie lui était communicative. Il était juste plus imperméable à celle émise par les adultes qui avaient eu plus de chance que lui en matière d’exposition de peau.

Il n’aimait pas dépensé et s’évertua à trouver un maximum d’occupations gratuites, une tâche qui l’occupa bien. Les heures s’égrainèrent et invitèrent le soleil à se faire de plus en plus discret, jusqu’à ce qu’il se fasse plus discret à l’horizon, bordé de ses drapures orangées. Les allées ne désemplissaient pas pour autant à mesure que le crépuscule progressait. Les activités du jour avaient été qu’un prélude pour les plus fêtards, la nuit allait être longue. Il y avait comme un vent frais qui soufflait ponctuellement pour rafraîchir l’atmosphère encore bien chaleureuse. Les fragrances sucrées s’étiolaient pour gagner un semblant subtile d’exotisme. Certaines zones étaient moins riches en petits stands et avaient laissés place à des scènes plus ambitieuses. Des spectacles divers se préparaient ça et là, en complément du tournoi pokémon en cours.

On pouvait même apercevoir des têtes connues passer de temps à autre. La plupart d’entre elles inspiraient un mélange de respect et de jalousie de la part de Nathaniel. Tant de jeunes individus ayant réussi à s’élever au dessus du lot, cela lui semblait impressionnant, mais aussi triste. Pour une May, combien de carrières prometteuses ont fini prématurément ? Juste sous prétexte qu’une élue de Rayquaza semblait plus légitime pour accéder à la grandeur ? L’ambitieux savant supposait qu’au moins, l’exemple de la demoiselle saurait en inspirer quelques uns. Mais ne risquait-il pas de décourager tous ces gens qui ne recevront jamais la bénédiction d’un pokémon divin ? Nathan marcha ainsi un moment, perdu dans ses pensées avant d’entendre une foule fiévreuse acclamer quelque chose, l’arrachant à ses songes. Il approcha avec curiosité, reconnaissant quelques affiches mettant en avant le caractère sulfureux de ce qui se jouait ici. Un sourire amusé gagna le visage du jeune homme tandis qu’il se dressait sur la pointe des pieds pour mieux contempler la scène et plus exactement la dame qui y régnait en seule et unique maîtresse. Pour sûr, en un coup d’oeil, quand bien même le spectacle se voulait subtile, on était pas face à quelque chose d’approprié pour les enfants. La reine se mouvait avec une grâce lascive dans une tenue sobrement révélatrice, si Nathan ne pouvait nier le coté émoustillant de la chose, ses lèvres se pincèrent plus par la débauche d’opulence que lui inspirait cette femme. Il pensait que Lance, le légendaire maître aux dragons, aurait reçu le prix de la présence la plus « m’as-tu-vu » lors de ce festival. Il n’en était rien, cette dame était bien au dessus, avec cette chorégraphie soigneusement étudiée et sublimée et tous ces moyens déployés, afin qu’elle resplendisse comme une étoile dans l’obscurité nocturne.

Cet égocentrisme apparent suscitait toutefois une certaine curiosité chez Nathan. Est-ce que cette dame avait voulu que le monde se plie en quatre pour la mettre sur un piédestal, ou était-ce une volonté extérieure souhaitant instrumentaliser cette star en puissance pour en faire une sorte d’icône pratique ? Tandis que le numéro s’achevait dans une acclamation communicative, il se laissa prendre au jeu des applaudissements frénétiques, laissant une pointe d’amusement le titiller, le faisant oublier son coup de soleil pour le moment. Après tout, qu’importe si l’enrobage lui apparaisse exagéré, la prestation était on ne peut plus admirable. Cela méritait d’être souligné, indépendamment du reste. Il ne comptait pas spécialement s’approcher tandis que l’artiste descendait progressivement de son fief artistique pour rejoindre ses admirateurs, Ô pauvres mortels, mais le mouvement de foule qui suivit le poussa, littéralement, à avancer. Le jeune homme tenait clairement plus du manternel que du judokrak en terme de carrure et ne risquait pas de facilement aller dans le sens contraire à ce courant de masse. À force de tentative pour éviter de se faire écraser, il finit par se retrouver à une distance relativement proche de la dame. Il ne savait pas trop si c’était l’aura de la sulfureuse artiste où la pression que lui inspirait son service de sécurité, mais toujours est-il qu’il se ne sentait clairement pas à sa place ici. Il se frictionna spontanément la base de son cou, comme pour se rassurer ne fit que réveiller des picotements désagréables de son cou de soleil. Une douleur suffisamment inspirante pour lui permettre de ne pas rester pantois quand il se sentit davantage remarqué. Il se contenta de s’éclaircir légèrement et de glisser, en enfonçant les mains dans les poches de son jean aux airs délavés.


- Hum… félicitations. Pour avoir été aussi… rayonnante. Vous avez, presque, éclipsé les célébrités du tournoi Azur.

Il percevait dans le lointain des manifestations joviales laissant supposer que les dresseurs n’avaient pas encore fini d’en découdre ou que leurs supporters refaisaient les matchs en échangeant entre eux. Le jeune homme sentit toutefois des regards lourd de reproche se poser sur lui, peut-être que ne  pas confirmer une victoire de la prestance de cette dame sur les compétiteurs pokémons était malvenu. Nathan esquissa un sourire contrit, plus à lui même qu’à la délicieuse artiste ou ses suivants, haussant légèrement les épaules comme pour se décharger de cette faute apparente. Il était du genre à aimer l’art, mais les arts qu’il préférait était plutôt du genre silencieux et à reposer sur une toile ou dans une silhouette de marbre. Pas vraiment du genre à être incarné par une reine dont l'égo se doit d'être flatté.
Re: Festival Azur - Topic Secondaire
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