Lieu : Environs du Chenal 2.
Heure : 2h17 du matin.
Météo : Temps brumeux. Les terres n’en sont pas visibles.

Tout était prêt. L’opération Poissigrand était lancée.

Dans le silence du brouillard, des mouvements commençaient à se faire entendre, sans arriver à les localiser précisément. Ca bougeait rapidement. La sécurité de la Symphonie Marine, paquebot de luxe, était en alerte. Les Noarfangs étaient déployaient pour essayer de dégager la brume et de visualiser ce qu’il se passait. Mais ils furent rapidement neutralisés. De l’encre avait été jetée dans leurs yeux pour les aveugler.

Juste au niveau du bateau, l’eau s’agitait. Comme si elle… Bouillonnait ? Non, pas vraiment, il y avait beaucoup de mouvements, d’ondulations, de bulles, mais ça ne fumait pas. Mais ça bougeait. Partout, partout. Et d’un coup, de multiples petits poissons sautèrent frénétiquement, commençant à envahir les bords de ce navire. On ne les comptait plus, mais on les voyait se rassembler, formant alors plusieurs monstres marins. Des bancs de Froussardines géants assommèrent alors les gardes postés sur les bords du bâtiment.

Ceux plus à l’intérieur se dépêchèrent de sonner l’alarme, de faire tinter des cloches. Mais trop tard : ils étaient pris d’assauts. Des grognements féroces dans l’eau menaçaient. Les Sharpedos étaient de sortie, menaçant d’entamer la coque. Ce n’était pas tout. De l’encre fut déposée sur le pont, rendant les mouvements difficiles. Des Octillerys. L’encre n’était qu’une menace de plus au risque de bombardement de leur part.

De plus, des fantômes abordaient le paquebot.

Des Paragruels.

Avec des hommes dessus.

Ils étaient dans des tenues recouvrant leur corps, masquant leur identité. Ils avaient des lunettes dégageant une légère lumière verdoyante. Dans cette brume, ils avaient eux-mêmes l’air de spectres. Ils étaient organisés, efficaces. Les Froussardines se séparaient et se reformaient à divers endroits enfin d’engloutir les gardes et les séparer de leurs Pokéballs.

Puis on remarquait une machine à laver flotter. Celle-ci tomba alors lourdement sur le pont, laissant un Motisma s’échapper, et s’infiltrer dans le matériel électronique. Les communications furent coupées, les moteurs aussi. Ca y est, le paquebot était sous le contrôle des assaillants.

***

Olivier fut réveillé par tout ce boucan soudain. Tout comme de nombreux passagers. Hé bien, ne pouvaient-ils pas dormir tranquillement sur ce navire ? Il avait dépensé pour un voyage reposant digne de sa classe sociale, pas pour être réveillé intempestivement. Grommelant, il s’habilla et finit par sortir de sa cabine. L’agitation était totale dans le couloir. Il se dirigea alors vers la grande salle de réception, et tomba sur ces hommes à l’aspect fantômatique, se cachant derrière des écrans de fumée d’Octillerys. D’énormes Léviators étaient aussi sur les lieux. Les Hommes, armés, obligèrent chacun des passagers à leur donner leurs Pokéballs.

Olivier n’avait eu le temps de s’échapper avec son Drattak. En un éclair, il se retrouvait otage d’une bande de pirates.

Plan de la Symphonie Marine:

C’était donc ça de se faire soi-même se prendre en otage ? Ironie des choses, lui qui avait participé à des opérations d’envergure du genre du temps de la Flare. La centrale, l’usine de Pokéballs… Bien que cette fois-ci il ne s’agissait pas d’une organisation criminelle comme les célèbres teams ayant frappé un peu partout. Ni même d’une organisation comme la team Aqua. Ces pirates là étaient différents. Des Hommes organisés dans le silence, sûrement appâté par les fortunes et le fonctionnement même de la Prisme. En tout cas, ils ne devaient certainement pas faire parti de l’organisation de Sirius.

Olivier restait silencieux pour le moment, cherchant avant tout à garder son calme. N’ayant pas pu réagir à temps, il valait mieux pour l’instant obéir à leurs ordres. Ils n’allaient quand même pas voler les Pokémons, si ? En tout cas, il se basait sur son expérience dans la Flare et leur savoir-faire pour tenter de trouver une faille.

Difficile de compter combien d’hommes et combien de Pokémons de chaque espèce il y avait. L’attaque avait été minutieusement préparée et les conditions nocturnes et météorologiques n’aidaient pas. En tout cas, il s’agissait principalement de Pokémons eau dangereux. Froussardines, Léviators, Octillerys, Sharpedos et Paragruels avaient été repérés, mais il fallait imaginer que d’autres Pokémons comme des Gamblasts pouvaient contrôler les approches aériennes.

« Allez allez allez, on se dépêche ! » Hurla l’un des hommes, secouant son arme à feu en l’air. « Vous allez tous dans le salon principal ! Restez sage et aucun mal ne vous sera fait ! Vous avez juste à nous obéir bien sagement ! Nous allons vous contrôler un à un ! »

D’autres s’organisaient. Des Porygons étaient appelés, alors qu’ils présentaient différents dispositifs informatiques, à savoir en premier lieu bien sûr des ordinateurs. Des vols par transferts sécuriés par les Porygons, en plus de voler des effets personnels que les invités de cette croisière de luxe se voyaient contraint de donner. Comprenant rapidement l’idée, le bijoutier fit en sorte de se fondre le plus possible dans la masse afin de gagner le maximum de temps possible avant que ce ne soit son tour.

Il réfléchissait. Ces hommes avaient sûrement pensé à un moyen de brouiller les ondes téléphoniques. Il ne mit pas longtemps à penser que certains d’entre eux devaient être d’anciens membres d’organisations criminelles. Peut-être des ex-Rockets ? En tout cas, il s’agissait de professionnels. La situation semblait désespérée, d’autant plus qu’ils se saisissaient de chaque Pokémon de toute personne afin que la situation ne soit pas renversée.

Tous les Pokémons ?

Vraiment ?

Olivier eut un déclic. C’était visible sur son visage, légèrement bouche bée l’espace d’un instant. Il laissait toujours un spectre de sorti pour assurer la garde dans l’ombre quand il dort. Un petit côté parano qui lui donnait une lueur d’espoir. Qui avait-il laissé, déjà ? Ah, oui, sa Banshitrouye, Bungee. Elle avait dû apercevoir le danger et devait être restée dans l’ombre. Ou bien elle s’était endormie. En attendant, il semblait qu’elle avait mal fait son travail en ne réveillant pas son dresseur à temps… Difficile de savoir ce qu’elle comptait faire, pouvant être assez imprévisible. Et puis, il fallait savoir où elle se trouvait.

Cela dit, vu le Pokémon, il y avait peut-être quelque chose qui pourrait semer la pagaille. Il croisait simplement les doigts pour qu’elle ne soit pas le seul Pokémon en liberté capable de faire des choses. Et qu’elle fasse ce qu’elle savait faire de mieux.

Chanter.

Olivier ne pouvait pas faire grand-chose là où il était, à part attendre patiemment. L’air détendu mais préoccupé, il réfléchissait à comment ces gens avaient pu se réunir en aussi grand nombre. Il n’y avait pas eu d’attaques criminelles comme cela dans la région, si ? La Prisme et la ligue veillait à ce que la population vive en paix, et cela était une force pour la région afin d’attirer autant de monde. Pour Olivier, une chose devait être quasiment sûre, ces gens devaient venir d’une autre région que Lyndis. Sûrement attirés par les richesses distribuées par l’organisation locale.

Mais laissons un peu le bijoutier à ses pensées, et penchons-nous un peu sur le cas de la Banshitrouye disparue. L’artiste spectrale du groupe avait en effet bien repéré ces Hommes habillés mystérieusement et leurs féroces Pokémon. Elle avait agi par instinct de survie et s’était abstenue de chanter, cherchant plutôt à se fondre dans l’ombre. Utilisant ses capacités spectrales, elle se faufila dans la pénombre, passant au travers les murs, constatant ce qui était fait aux passagers. Aaah elle avait bien envie de se repaitre de l’énergie vitale de toutes ces créatures marines, mais elle n’était pas idiote au point de penser qu’agir seul contre tous ne servirait à rien.

Piégée sur ce navire, tout ce qu’elle pouvait faire, c’était d’espionner. Elle repérait alors l’ensemble des Pokéballs récupérées. Tout ce mélange, comment feraient-ils pour distinguer ce qui appartenait à chacun ? La porte ouverte pour du vol de Pokémon, si d’autres êtres malintentionnés étaient présents à bord. Heureusement, celles d’Olivier étaient reconnaissables. Des luxeballs, serties de décorations liées aux pierres que chaque Pokémon portait.
Les Pokéballs étaient rangées dans plusieurs sacs différents. Bungee désirait les fouiller, mais gardait comme c’était, il était difficile de réaliser cela. Ca la démangeait, elle avait faim, elle voulait se nourrir à l’aide de toutes ces âmes. Mais pas question de sacrifier la sienne. Retenant ses pulsions spectrales, elle finit par se décider d’aller ailleurs.

Son voyage la porta au niveau d’une des owners’ suite. Cabine luxueuse à prix exorbitant pour qui se l’offrait. Un de ces pirates patrouillait, arme en main. Il semblait seul. C’était une occasion idéale. Enfin, elle pourrait se nourrir !

Dans un recoin, plongée dans l’ombre, une petite voix se mit à chantonner. Un chant envoûtant, mais sinistre, lugubre. L’homme se tourna vers là où se trouvait la source e ce chant. Mal à l’aise, il s’approcha lentement. Mais plus ça allait, plus le chant s’intensifiait. Perdait-il la boule ? Il croyait voir des ombre dansantes autour de lui. Des ombres qui s’agitèrent de plus en plus, qui devenaient plus grandes, alors que le chant se faisait de plus en plus fort, plus frénétique, plus maléfique. Il chuta, alors que les ombres semblaient s’en prendre à lui, comme si elles le frappaient. La panique se faisait totale. Il était piégé.

De l’obscurité projetée au sol sorti lentement une forme longue et fine, affichant un sourire joyeux, se rapprochant de la victime. Elle sortait, dévoilant alors un sourire plus maléfique encore, dessinée sur une énorme citrouille, alors que les bras de la créature attrapèrent l’homme pris de panique. La chevelure végétale de la Banshitrouye s’agita, ligotant le malheureux. Elle riait. Bungee riait aux éclats.

Et la porte s’ouvrit. Elle tourna la tête vers là, constatant d’autres hommes attirés par ce vacarme. Surprise, elle relâcha sa proie, replongeant dans l’ombre et s’enfuyant. L’homme paniqué recula alors, tremblant de tout son corps.

« C-ce putain de navire est hanté bordel !! »
« C’était quoi ça ?! Elle était géante cette citrouille ! Fouillez le navire ! Y a des Pokémons en liberté ! Faites-leur la peau ! »
« J-j’suis pas venu pour mourir, c-c’était pas passé se passer comme ça… ! »
« Rah allez bouge-toi un peu ! Elle t’a pas emporté, ça va ! On va t’assigner à une autre tâche. A qui appartient ce monstre ? J'doute que les gardes chercheraient à nous tuer comme ça... »

Et si un Pokémon était en liberté, combien d’autres l’étaient encore ? Ca compliquait la tâche. Ils devaient fouiller minutieusement le navire. Des patrouilles seraient lancées. Les Froussardines leur seraient utiles, se séparant pour se reformer à divers endroits afin de couvrir un maximum d’options et de visibilités. D’autant plus que ces colosses étaient des êtres très dangereux.

Quoiqu’il en soit, Bungee se glissait alors dans l’ombre du bord tribord, en quête de quoique ce soit à faire. Que hanter ? Et qui pourrait l’accompagner dans sa représentation spectrale ?

Olivier remarqua l’assistance d’un homme pour cette fille ensanglantée, visiblement trop fier pour accepter l’aide d’autrui. Quelqu’un qui n’avait pas hésité à se battre contre ceux-là, sûrement. Quelle disgrâce d’avoir quelqu’un de sa trempe sur ce navire. Cependant, était-ce vraiment une mauvaise chose ? Non, bien sûr que non. Avoir des mains sans salir les siennes était utile dans cette situation. Alors il s’approcha tranquillement de cette fille, sans craindre quoique ce soit vu son état. Puis il s’assit sur un des tabourets en velours à côté du bar, posant un coude dessus. Les pirates étaient visiblement assez courtois pour laisser leurs otages ce plaisir là. Ou bien, c’était difficile de trop gérer ce genre de comportements quand ils étaient aussi nombreux ? Les mondains du coin arrivaient quand même à discuter entre eux, et à faire presque comme si de rien n’était. Sûrement pour essayer de se rassurer. Aah l’insolence des riches…

« Le vin ne se transforme pas en sang, j’imagine que vous le savez déjà, » dit-il en prenant lui-même un verre, se servant justement de ce vin. Il le tenait au niveau de la paraison, son index et son majeur cernant le bouton du verre. Et, d’un petit geste, il faisait légèrement tournoyer la liqueur ténébreuse contenue à l’intérieur. « Vous devriez utiliser les serviettes du coin pour stopper vos hémorragies, avant qu’elles ne soient sérieuses. Et mangez, vous allez avoir besoin de force. Il y a de quoi grignoter ici. »

Et il allait avoir besoin rapidement de quelqu’un de suffisamment fonctionnel. Il était hors de question pour l’ancien de la Flare de laisser ces pirates mettre la main sur un seul pokédollar de sa poche. Il voulait gagner le plus de temps possible en espérant que sa Banshitrouye fasse quelque chose. Mais puisque leurs ravisseurs étaient négligeant, l’homme repérait bien tout ce qui pouvait servir. Bouteilles en verre et leur contenu, couverts…

La citrouille fut attirée par un bruit suspect. Des crépitements, des chocs, et une sorte de rugissement comme poussé à l’unisson par de multiples êtres pour créer un tout monstrueux. Glissant dans la pénombre de la nuit, aidée par le brouillard ambiant, elle tomba sur un énorme banc de Froussardine qui s’attaquait à un autre, sans avoir pu réellement voir de qui il s’agissait. C’était l’occasion pour elle de peut-être en tirer parti.

Sortant de l’ombre, la citrouille géante étendit ses ‘cheveux’ pour attraper le Froussardine par la queue. Elle cherchait alors à s’attaquer au monstre pour lui absorber de sa force vitale, comme une plante cherchant à en voler des nutriments en se plantant dedans. C’était efficace contre la bête qui réagit en se retournant, cherchant à écraser Bungee.

Et pouf, disparition dans l’obscurité, se glissant à nouveau derrière le Pokémon aquatique. Chargeant une épaisse masse obscure, elle se mit à rire, avant d’envoyer l’ombre en plein sur l’être géant, celui-ci poussant un cri de douleur. Ces petits poissons semblaient avoir une même conscience. Réagissant, ils dégagèrent une vague d’eau de leur corps monstrueux, emportant alors la Banshitrouye sur plusieurs mètres. Avec un féroce grognement, le léviathan se retourna vers sa nouvelle ennemie.

Les deux se faisaient face, l’artiste ayant un air moqueur. Elle chantonna, provoquant son adversaire, celui-ci cherchant à lui répondre en tirant un jet d’eau à haute pression. Nouvelle esquive de la part de Bungee, qui en profita pour balancer une série de feuilles tranchantes blesser la créature. En espérant que la source des crépitements réagisse pour lui venir en aide.

Olivier rigola un peu à la remarque de la blessée. Il remarquait le poing tendu et compris. C’était sa manière de faire d’être polie, sûrement. Ce n’était pas dans les habitudes du bijoutier de se ‘rabaisser’ au check, mais il fallait bien coopérer et être ouvert à autrui. C’était l’essence même de l’organisation  à laquelle il appartenait. Alors il y répondit, avec son poing – un où il n’y avait pas de bague dessus. Un petit poc, l’homme adressant toujours un sourire.

« Je ne suis pas sûr qu’un feu serait judicieux. Pour le moment. Vu la quantité de Pokémon eau qu’il y a… Et puis, je n’ai pas forcément envie de finir intoxiqué. » Le but n’était pas non plus de mettre le feu à la Symphonie Marine. Pas maintenant. Il fallait s’assurer de sortir d’ici vivant avec tous ses Pokémons.

Soudain, un des hommes invectiva Olivier, pointant son arme vers le plafond. Il était accompagné d’un de ces Léviators.

« Hey toi là, au bar ! C’est à ton tour ! T’as l’air bien rempli aux as, hein ?! »
« Quoique. Si tu m’aides à c’qu’ils ne me prennent rien, je m’assurerais de rémunérer ton service, ok ? » Lança alors l’homme à voix basse à la rouquine. « Je vais essayer de gagner du temps. »
« ALLEZ DEPECHE-TOI ! »

Pas le temps d’écouter une réponse positive ou négative de la jeune femme. Il fallait se dépêcher. Néanmoins il gardait son verre, avançant d’un pas tranquille vers le preneur d’otage. Il avait effacé son sourire, gardant une façade neutre.

« Ne vous énervez pas ! Nous avons notre temps, vos collègues s’occupent très bien de leur part. Vous allez avoir ma part bien sûr. Non attendez avant de vous énerver, écoutez ce que j’ai à dire ! Un magnifique spécimen que vous avez ici, un Léviator. J’ai eu l’occasion de voir une de ces créatures à son apogée… Une méga-évolution. Ca tombe bien, je vend moi-même des méga-gemmes. Je n’en ai pas sur moi malheureusement, je ne peux donc vous donner une Léviatorite… Cela dit j’imagine qu’avec tout l’argent que vous vous faites ici, rien ne vous empêchera de donner un petit coup de pouce à un humble bijoutier… N’est-ce pas ? »

Il jouait la carte de l’envie, du désir du pouvoir. Il soulignait qu’il était bijoutier, pour pousser l’homme à revenir le voir, que ce soit pour le piller ou non. Quoiqu’il en soit, il cherchait à tendre un piège à cet homme afin d’en découvrir l’identité à l’avenir, mais aussi en cherchant à limiter la casse ici. Enfin, surtout, il gagnait du temps en parlant de ce genre de précieux trésors.

***

Le Froussardine avait fuit après le choc électrique qu’il s’était pris. La Banshitrouye ria sur un air hautain, avant de constater ce qui lui avait donné un coup de main. Un Electrode ! C’était parfait ! Un collègue explosif pour un maximum de boxon. Il fallait juste qu’il accepte de coopérer. Bungee avait une idée pour qu’ils s’amusent bien ensembles.

« Ooh oh oh oh OH ! On n’est pas copain avec ces poissons ? Alors on devrait bien s’entendre, hein ? Ohohohohoh ! J’ai envie de leur faire un SPECTACLE et j’ai repéré une grande salle avec BEAUCOUP de PUBLIC ! Un chant CANON, EXPLOSIF ! Si ça te tente… Suis-moi, tant que la voie est libre ! Oooh ohohohh ! »

Elle se glissa alors dans l’ombre, ne laissant que sa tête dépasser, zigzaguant vers le bord tribord, se rapprochant de la porte d’entrée du hall. Un garde était devant. Elle le saisit d’une liane sortit de l’ombre et le balança par-dessus bord avant qu’il ne puisse faire quoique ce soit. Il leur faudrait alors traverser le hall pour atteindre le salon principal où se tenait les otages. La citrouille avait envie de chanter, de faire danser les ombres, et de semer le chaos. La situation l’amusait tellement !

Olivier ne savait pas à quoi s'attendre avec celle-là, mais il avait rapidement déduit qu'elle n'hésiterait pas à faire quelque chose, même si c'était stupide, et comptait bien sur cela. En fait, il ne s'était pas attendu à ce qu'elle s'attaque à l'autre et lui pique son arme. Quoiqu'il en soit le bijoutier se saisit de cette occasion pour retirer de force son masque et de le prendre en photo avec son holokit. Si le réseau était brouillé au-delà il pouvait néanmoins communiquer avec les appareils environnant avec des connections type bluetooth, dont des appareils connectés qui était restait dans ses affaires.

D'autres voulurent rapidement maitriser la situation, étant suffisamment nombreux pour calmer une personne seule avec un flingue grâce à leurs multiples armes et multiples Pokémons. On voulu aussi s'en prendre à l'ex-sbire Flare, mais il les arrêta rapidement. Pas avec la force, non, mais avec les mots.

"On se calme ! Vous pouvez me faire tout ce que vous voulez, mais si vous le faites, vous ne pourrez contrôler la transmission de la photo de votre camarade. Si on l'identifie, on vous identifiera rapidement."
"Qu'est-ce que t'en sais, toi ?! Tu nous crois assez débile pour qu'on s'laisse avoir ?!"
"Ha ha ha non, si je n'étais pas sérieux jamais je ne me permettrais de vous interpeller sur ça. Mais dites-moi, avez-vous déjà entendu parler du principe de l'interconnexion entre holokits développés par Lysandre ? Vous savez j'ai un peu d'expérience là-dedans, et je sais qu'une telle technologie est difficilement contrôlable une fois la machine lancée, même à un niveau local... Et ce, peu importe vos Motismas et autre Porygon."

L'expérience parlait. La Flare avait été en disposition de moyens technologiques avancés et Olivier avait conservé cet aspect des holokits. Le spirates étaient méfiants. Ils ne svaaient pas trop quoi en faire, mais ils ne pouvaient pas se permettre de s'en débarrasser. Ils n'avaient pas prévu qu'une telle technologie de communication soit mise en jeu. Une faille dans leur plan pourtant si parfait.

"Je crois que l'heure est venue pour les négociations. Et je crains que notre amie ici-présente ne soit aussi clément et ne tire dans le tas. Ce qui mettrait, je vous le concède, sa vie en péril... Mais aussi les vôtres, avec le risque que je ne puisse contrôler la transmission d'une simple photo. Et, je crois que vous perdriez beaucoup d'argent si vous en veniez à des mesures extrêmes. Si vous, vous le faites pour assouvir votre insatiable faim de richesse, elle, ce n'est pas le cas. Voilà ce que j'exige en échange de ne pas divulguer cette photo : nos Pokémons, à elle et moi."

***

Pas copain. Pas copain. Pas. Copain. Chipie. CHIPIE.

"Non, non, NON ! Si on n'est pas COPAIN, alors moi, je serais la DIRECTRICE, la STAR !"

Et voilà, elle était toute colère désormais. La Banshitrouye révélait une autre face d'elle-même. Le désir de contrôle, d'être au centre de l'attention, d'être aimée, d'être une star de la scène. Coléreuse, elle se mit à faire étendre des racines sur plusieurs endroits du bâteau pour piéger le sol. Se glissant dans l'ombre et allant discrètement au milieu de la pièce, elle se mit à chanter de façon furieuse, provoquant une sorte de Brouahaha, de Mégaphone spectral, laissant s'échapper des ombres des petits fantômes qui vinrent s'attaquer aux pirates. Repérée, elle semait la confusion, la rendant difficile d'atteinte. Mais elle ne pouvait pas forcément réagir aux Pokémons qui interviendraient.

Leurs dresseurs avaient cependant du mal à donner des directives, et leurs Pokémons eux-mêmes furent perdus, attaqués par ces malédictions, tout en sachant qu'une masse de bois et d'électricité menacé de se faire sauter à tout moment. Qui viser en premier ? Que faire ?? Pas le temps de réagir.

Mais une chose était sûre : la pièce à côté entendait la cacophonie.