Ce n’était pas forcément le plus aisé de s’accommoder dans une ville aussi folle, aussi énorme, et aussi avancée technologiquement. Il avait l’habitude de grande ville, ayant l’habitude d’Illumis, mais ici, c’est tout autre chose encore. Ce mouvement perpétuel, cette vie, tout cela pouvait assez facilement le fatiguer. C’est pourquoi il appréciait passer du temps dans son coin. La boutique qu’il avait ouverte assurait de ne pas être submergé de clients. Les avantages de s’adresser à une clientèle d’un haut niveau socialement parlant. Au-delà de ça, la tranquillité de la rue où il s’était installé était indéniablement une force pour ceux recherchant la paix, et le café qui avait ouvert à côté l’avait bien compris.

‘Coffee ReMix’, qu’ils s’étaient appelés, ‘Where to Relax’ était écrit juste en-dessous, sur la devanture. Olivier s’y accorda une pause, laissant des employés en qui il avait confiance gérer la boutique. Sa Banshitrouye et son Roserade étaient également restés là-bas, assurant une forme de sécurité en plus.
Il était habillé d’une chemise blanche et d’un pantalon en toile beige, portant ses lunettes de vue. Cependant des lunettes de soleil aux verres teintés de bleu n’étaient pas très loin, prêt à reprendre leur place dès qu’il se lèverai. Avec lui était présent son Drattak, allongeait tranquillement dans un espace où il ne gênait personne. Ce n’était peut-être pas habituel de voir un dragon trainer ici, mais le joaillier appréciait que son compagnon soit à ses côtés en-dehors de sa luxeball – il l’avait changé depuis. Par conséquent il était une créature qu’on voyait régulièrement dans le coin.

Détendu, un journal à la main, il s’était installé à l’ombre sur la terrasse, sous un parasol, profitant de la douceur de l’après-midi. Il laissait son café lungo refroidir un peu, le temps de feuilleter tranquillement les pages, jusqu’à tomber sur une curieuse affaire.

« Le voleur des Vieilles-Dames ?... » Il pensait à voix haute, en lisant le titre de l’article. Un serveur passant à côté s’arrêta alors voyant son interrogation.
« Oh vous ne connaissez pas les Vieilles-Dames, m. Cénilier ? Un petit groupe de vieilles dames justement, comme elles se décrivent… Pourtant elles ne le sont pas tant que ça. Mais elles ont un petit succès en ville. »

Le serveur en question connaissait le vendeur de bijoux. Olivier était en effet un client régulier de ce café.

« Sûrement un effet comique par rapport à une moyenne d’âge. Le nom fonctionne à merveille pour le retenir. Que se sont-elles fait voler ? Des bijoux j’espère ? »
« Dans le mille. Si vous lisez un peu plus vous verrez que quelqu’un se serait introduit dans leur loge et leur aurait volé certains accessoires… Prestigieux. A ce qu’il parait, des gens du public ont aussi perdu des affaires. »
« Hahaha ! Je n’ai plus qu’à aller les approcher, lors d’un concert par exemple. Elles sauront où se fournir après ça. »

Il bu une gorgée de son café, lisant en diagonal quelques paragraphes pour essayer de voir ce que lui disait le serveur. Et puis finalement, il releva la tête, abaissant le journal et dirigeant son regard vers le serveur en question. Derrière ses lunettes, son regard s’était illuminé. Des yeux brillants digne d’un commerçant prêt à réaliser les stratégies les plus fourbes pour parvenir à ses fins.

« C’est du génie en fait ! Je devrais engager quelqu’un pour voler des bijoux pour qu’on vienne m’en acheter. »
« Ce n’est pas très légal. »
« Ca vaaaa, on leur rendra leurs affaires. » Nouvelle gorgée. « Après qu’ils aient acheté, bien sûr. »

Le garçon du café rit un peu, haussant les épaules en secouant sa tête. Il se remit en marche, prêt à accueillir de nouveaux clients et à prendre leur commande. L’ancien sbire de la Flare eut gloussa un peu, reposant son café et le regardant repartir.

« Et on les revolera encore une fois, » conclu le joaillier, se replongeant à nouveau dans son journal.

Il était tout le temps comme ça. Lorsqu’il sentait, repérait de nouvelles têtes avec des Pokémons aux airs capables ou menaçants, il se mettait sur ses gardes. Son dresseur le calmait rapidement heureusement, et il se rallongea. Le joaillier jeta un œil vers la cliente en question, remarquant à son tour le genre de Pokémon qu’elle possédait. Des créatures qu’il connaissait bien, ce qui lui faisait comprendre la réaction de Grapadora. L’un était dangereux avec ses capacités exceptionnelles d’hypnose. L’autre était vif et silencieux, un maître de la nuit auquel la Flare avait souvent recours. Enfin, le dernier, bien que petit, était capable d’exceptionnelles pouvoirs psychiques. Fascinant, pensait le bijoutier. Surtout ce Psystigri, aux yeux semblables à deux grandes perles.

En attendant, le même serveur qui venait de parler avec Olivier se dirigea vers la cliente, et avec des réponses à ses questions. Carte en main avec un calepin, il lui adressa un sourire.

« Bonjour, et bienvenue ! Que puis-je faire pour vous ? » Dit-il en arrivant, avant que la nouvelle venue n’expose sa commande. « Oui bien sûr, » répondit-il au café crème demandé.

Avant qu’il n’ait le temps de demander si elle désirait autre chose, elle avait exposé sa réponse sans avoir besoin de poser la question. Toujours souriant, l’homme hocha la tête. Attrapant une carte à proximité qui détaillait ce que proposait le café, il entama sa réponse.

« Evidemment. Notre établissement est un lieu ouvert à tout le monde, humains comme leurs Pokémons. Nous aimons inviter nos clients aux voyages en proposant certaines spécialités venus de différentes régions. Ainsi nous avons par exemple droit aux Lava Cookies, Malasada Maxis, Galette Illumis, Sablé Yantreizh… Ou autres consommations à base de baies. Tenez, voyez par vous-mêmes et faites votre choix. »

Un éventail de produits proposés suffisamment larges, boosté par un coup de pouce d’un réseau fraîchement établi afin de donner à cet établissement un aspect un peu chic tout en se montrant ouvert à un large public. Cette cliente devrait pouvoir y trouver son bonheur.

Olivier, derrière son journal, s’intéressait discrètement à cette nouvelle tête. Portait-elle des bijoux ? Est-ce qu’elle aimait ça, en fait ? Ou peut-être qu’elle connaissait des gens intéressés ? Ou d’autres types de pierres bien sûr. Une dresseuse, alors peut-être une méga-gemme ? Il attendit qu’elle finisse sa commande et que le serveur reparte pour lui adresser la parole. Il ferma son journal, bu une gorgée de son café, toujours bien installé dans sa chaise, une jambe au-dessus de l’autre.

« Vous avez de beaux spécimens, ma parole. Un Sépiatroce ? Voilà qui n’est pas courant… Surtout au vu de leur réputation. Quel dommage, ce sont des êtres d’une beauté… Singulière. »

« Ha ha ha, vous pensez bien ! C’était un compliment, oui. Vous avez raison, un Drattak n’est clairement pas un Pokémon commun non plus. Mais c’est intéressant ce que vous relevez. Bien qu’à l’état sauvage ces deux êtres soient particulièrement dangereux à leur façon, les gens auraient plutôt tendance à saluer la beauté d’un dragon ou, de ma propre expérience, à jalouser ceux qui en font leur compagnon alors qu’un Sépiatroce ser... » Il se coupa net, riant un petit peu en secouant sa tête. « Oh, mes excuses, je me mets à monologuer alors que ça ne vous intéresse peut-être même pas. »

Une serveuse qui passait à côté, pendant que celui qui avait pris la commande de la nouvelle cliente était parti mener, intervint, elle aussi présentant un visage souriant. Blonde, cheveux attachés, habillée d’une veste noire au-dessus d’un chemisier blanc et d’une cravate noire, le tout associé à une jupe et des chaussures soigneusement cirée tout aussi noires. Son visage, subtilement maquillé, était illuminé par son regard émeraude. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle portait également de petites boucles d’oreilles discrètes serties chacune d’une minuscule pierre verdoyante, émeraude aussi. De la qualité garantie Cénilier… Lara Jewis, une amie du bijoutier.

« Tu recommences, Olivier ! » Elle tourne la tête vers la jeune femme. « C’est un habitué de chez nous, alors s’il vous embête, n’hésitez pas à nous le dire. On lui fera la peau ! C’est pas sa grosse bêbête qui va nous faire peur. »

Plus directe, plus franche que son collègue, elle s’amusait de son client habituel tout en cherchant à mettre à l’aise les nouveaux venus. C’était un café où l’on cherchait à intégrer, où l’on voulait inciter à faire revenir le client. Une stratégie bien sûr pensée pour faire fonctionner les affaires de l’établissement, mais aussi celles de leur bon ami joaillier. Cela dit, l’aspect amical, convivial restait tout à fait sincère, le but étant à ce que tout le monde y gagne de façon la plus avantageuse. Un équilibre recherché entre l’acte de donner et celui de recevoir.

« Ha ! Ha ha ! C’est toi qui dis ça ? Et pourtant sur toutes les fois où nous nous sommes affrontés tu n’as gagné que deux fois. » Tout en parlant, il faisait tournicoter sa cuillère dans son café.
« En même temps quand on sait d’où tu viens on comprend que t’as facilement recours à la triche. »
« La mauvaise joueuse. Tu n’as pas du travail ? » Accompagné d’une nouvelle gorgée. Puis, reposant sa tasse, il reprit bien en main son journal, rebondissant alors sur l’affaire qu’il avait découvert aujourd’hui. « Oh, au fait, tu devrais faire attention. Un voleur s’en prend aux vieilles dames en ce moment. »

Olivier avait d’ailleurs remarqué que la nouvelle cliente avait le journal du jour. Elle tomberait certainement sur cette affaire. Etait-elle au courant de ce qu’il se passait dans cette ville géante ? Des groupes, des concerts, des activités, des rumeurs etc. Il décida de tenter sa chance pour glaner peut-être quelques informations.

« Vous avez entendu parler des Vieilles Dames, d’ailleurs ? Vous allez voir, ils en parlent dans le journal d’aujourd’hui. »

Olivier réfléchit un instant à la question posée par la jeune femme. La curiosité l’avait-elle piqué ? Machinalement, le bijoutier fit teinter sa cuillère contre les parois de sa tasse en même temps, après avoir posé son journal.

« Mmm, non. Les initiatives de la Prisme tendent à s’assurer que chacun vive bien, et j’imagine que cela contribue à éviter ce genre de bassesse en général. De leur côté, la ligue cherche aussi à sécuriser la région. C’est comme une sorte de guerre froide entre les deux camps, je trouve. Celui qui se montrera le plus bienveillant et qui saura faire prospérer l’île. Ca évite les débordements, d’agir dans un camp ou dans un autre. Cependant… J’imagine que les richesses de l’organisation du coin doivent attirer la convoitise de certains pour s’en mettre plein les poches… Il y aura toujours des gens pour prendre, sans retenue. »

Et hop, nouvelle gorgée, une petite. Il finissait presque sa tasse.  Son Drattak avait décidé que son temps de repos était arrivé à son terme. Se relevant et se secouant pour se dégourdir, il finit par s’éloigner un peu et à s’envoler, circulant alors au-dessus d’eux tranquillement, ayant toujours l’œil sur son dresseur au cas où. Dans le coin, on avait pris l’habitude de le voir voler. Le dragon avait après tout besoin régulièrement de profiter de sa liberté aérienne. Après l’avoir regardé faire, il relit plus en détail une partie de l'article.



« Les vieilles dames visées par un voleur. Les deux chanteuses et leur troupe de musiciens se sont retrouvées dépossédées de leurs accessoires personnels après les avoir rangé dans leur loge pourtant sécurisé. Si certains accusent leur sécurité d’en être les responsables, des caméras de surveillance attestent leur présence devant les loges tout au long, sans personne rentrant à l’intérieur. De plus, le public a lui-même était visé par ces cambriolages. Les autorités compétentes se demandent encore comment autant de vols aient pu avoir lieu sans que quelqu’un ne le remarque.

Aujourd’hui encore l’enquête est en cours. Une liste de potentiels suspects est dressée tandis que les lieux du délit sont encore étudiés, et les victimes interrogées. « J’étais aspiré par la musique des Vieilles Dames ! Comme hypnotisée, » clame Laure, une victime de ces vols. « Je ne m’étais pas rendue compte que mon collier avait disparu. Je dansais, si on peut appeler ça danser, et d’un coup, je remarque qu’il avait disparu. Je croyais qu’il était tombé et qu’on l’avait salement piétiné, mais en cherchant il n’y avait strictement aucune trace de lui. Puis j’ai entendu parler que beaucoup avaient leurs bijoux volés. »

On ne retrouve souvent pas qui sont les auteurs de vols et cambriolages, mais ce vol de grande envergure laisse les habitants de la ville redouter de nouvelles attaques lors de prochains événements. »




le joaillier retourna alors sa tête vers la nouvelle cliente.

« Je pense néanmoins que vous avez raison. Il ne doit pas y avoir qu’un seul voleur dans cette histoire… C’est embêtant s’ils s’attaquent aux bijoux… Je n’aimerais pas que quelque chose de plus gros se trame dans l’ombre. » Il dépose sa tasse, reprenant son journal, zyeutant un peu les différents titres voir si autre chose attirait son attention. « Ce serait embêtant s’ils venaient à s’en prendre directement aux fournisseurs. »

Il feuillette le papier, tranquillement. Une dissonance entre son côté très détendu et la crainte évoquée. En fait, il était simplement curieux d’en jauger l’intérêt de son interlocutrice. Il en profitait d’ailleurs pour en revenir à ce qu’il racontait au départ.

« Peut-être qu’ils utilisent des Pokémons comme des Sépiatroces pour commettre leurs méfaits... On pourrait au contraire faire l’inverse, et être assisté par eux pour faire des choses biens. Ce sont des êtres fascinants. Vous le feriez, vous ? Avoir recours à l’hypnose pour arrêter des voleurs ? »

« Hé bien je ne pensais pas spécifiquement contre les voleurs, mais de façon général, je pense que ça dépendrai de comment on utiliserait ça. Je ne verrais pas le mal à l’utiliser l’hypnose pour stopper un malfaiteur prêt à commettre son méfait. Ca me parait efficace et sans douleurs. Ou bien, ne serait-ce que pour apaiser une victime le temps de finir avec un incident. »

Refermant son journal et le posant sur la table, il finit par se redresser un peu, décroisant ses jambes. Son œil curieux passait rapidement sur les différents Pokémons de la jeune femme. Des êtres qui ne cessaient de lui remémorer des souvenirs de la Flare.

« De toute façon je doute que ce soit une affaire d’hypnose. De quand date cette affaire, tiens ? Mmm ? Avant-hier ? Et ils sont toujours en train d’investiguer… »
« Hé bien Olivier ? Qu’est-ce que t’as derrière la tête ? » Intervint alors Lara. « … Laisse-moi deviner. T’as envie de rencontrer des victimes, hein ? Avoir un expert sur les objets volés, ça leur servira peut-être, hein ? Ouaaais, c’est ce qu’on dit. »
« Oh je pensais surtout étendre un peu ma culture. Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres. Hé hé, loin de moi l’idée d’être aussi cynique. Des bijoux peuvent être beaucoup plus que ça. Je suis prêt à apaiser leur peine en m’allégeant de quelques pierres, selon ce qu’ils avaient. »
« En en récupérant le poids en Pokédollars… »

Olivier haussa les épaules. Il savait que son amie plaisanter, mais certains le croyaient vraiment. A raison, des fois. Mais cette fois-ci, l’homme faisait preuve d’empathie envers des victimes et était vraiment prêt à faire ce geste. Et puis, en vérité, c’était commercial de faire un tel geste. De toute façon, la Prisme cherchait à être au service du peuple, et dédommager les victimes ainsi, faire preuve de solidarité était une de leurs forces.

Au-delà de ça, il était prêt à coopérer avec la police, même si elle était côté ligue, pour éviter plus de vols de ce genre. En fait, il avait l’impression que l’affaire était un peu plus complexe que ce qu’elle paraissait. En tant que bijoutier, il pourrait aussi être utile pour donner un avis sur les objets volés et comprendre leur valeur, comprendre les pierres, les métaux, l’âme de ces accessoires en fait. Y avait-il un point commun entre tout cela ?

« Tu as une vision tellement noire des commerçants que tu es bien partie pour en devenir une. Mais je te dis la vérité. C’est embêtant, on vient ici vivre tranquillement, et finalement j’ai l’impression que ces faits divers se font de plus en plus fréquents. »
« N’est-ce pas ? Certains clients me racontent qu’ils remarquent ça depuis l’arrivée de la ligue. »
« Peut-être qu’ils veulent profiter du conflit d’une façon ou d’une autre. Enfin, de là à dire que là où la ligue passe, les délits se multiplient, on en arriverait au complotisme, j’imagine. »

Une pointe d’ironie dans ce qu’il racontait. Bien que c’était surtout le Flare mêlé au Prisme qui sommeillait en lui qui parlait à ce moment. A savoir si la jeune femme voudrait se mêler à la conversation ou non, voir si elle avait un avis penchant plus du côté Prisme ou ligue, ou si ce n’était pas de son ressort. Quoiqu’il en soit, le joaillier finit son café.

Ce n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Lorsque la cliente se présenta, Olivier fit rapidement un lien. Si elle était détective, si elle voulait faire justice aux côtés de la police, alors elle ne devait certainement pas faire parti de la Prisme, mais plutôt être employée par la ligue. D’une façon ou d’une autre. Bah, même si Olivier n’aimait pas la ligue, cela ne l’empêchait pas de coopérer lorsqu’il s’agissait des affaires. De toute façon, ce n’était pas son but de créer un conflit. Simplement d’aider la Prisme selon leurs besoins et faire sa petite vie… Tant que cela pouvait montrer qu’on n’avait pas besoin d’être à la botte de la ligue pour mener sa barque.

« Une détective nouvellement arrivée ? Enchanté, Emma. Hé bien, je crois que moi aussi j’ai manqué à mon devoir en ne me présentant pas. Je suppose que vous l’aurez compris, je suis Olivier Cénilier, et je tiens la bijouterie d’à côté. »

Pas question de s’arrêter là. Une affaire, des voleurs, des bijoux volés, les ingrédients étaient réunis, comme si on avait cherché à faire un contexte de rp idéal pour un bijoutier et une détective. Quel hasard, n’est-ce pas ? L’ancien de la Flare, qui avait bien envie de tremper ses petites mains là-dedans, trouverait dommage de rater pareille occasion pour lever le voile sur un mystère qui le rendait curieux. Et s’ils se montraient plus efficaces que la police elle-même ? Les deux en tireraient sûrement partis.

« Cela dit… Je me demande si ce ne serait pas plus intéressant que vous veniez directement sur les lieux ? J’imagine que vous devez avoir certaines obligations, sinon vous seriez peut-être déjà sur l’affaire. Mais… Une petite visite non-officielle ? Une balade hasardeuse sur les lieux d’un crime, quelques informations grattées ici et là par hasard, au détour d’une conversation d’un bijoutier soucieux de victimes… Comprenez que je n’ai pas envie que ces voleurs viennent chez moi sans toquer à la porte. Et si je peux aider à faire bouger les choses en présence d’un, en l’occurrence d’une, professionnelle, je serais prêt à payer pour cela. »

Il n’était pas idiot. Ceux qui n’étaient pas dépêchés actuellement sur place, à interroger des victimes ou autres ne devaient pas bosser sur cette affaire. Elle était trop récente pour en laisser certains se tourner les pouces ici dans un café trouvé un peu hasardeusement. A voir si l’idée de tenter de braver certaines règles pour la bonne cause la tenter… Surtout que ses Pokémons semblaient bien utiles pour aider.

« Qu’en dites-vous ? »

Le bijoutier fut amusé lorsque son interlocutrice lui conseillait de ne pas en parler en public, sur une terrasse de café.

« Haha, vous auriez bien raison en temps normal. N’ayez cependant aucune crainte en ces lieux. »

Les gens présents et susceptibles de les entendre étaient des habitués en qui Olivier savait qu’il pouvait avoir confiance. Après tout, c’était un café habitué de Prismes, et il s’agissait généralement de nouveaux venus qui n’étaient pas forcément au courant. Cela dit, ça ne les empêchait pas d’accueillir des partisans de la ligue. Cet endroit était un coin de paix à partager entre tous. Nul conflit ne saurait être toléré, seulement des combats de Pokémons amicaux.

« Hé bien, si vous êtes prête pour une petite balade en ville, nous pouvons y aller quand vous voulez. Avez-vous déjà payé l’addition ? Si non, laissez-moi régler pour vous. » En même temps de régler sa propre addition, tout en laissant un pourboire.

Une fois tout cela réglé, il rappelait son Drattak, une fois que celui-ci avait fini de se dégourdir les ailes. Il prit tout de même le temps de vérifier l’itinéraire. Le temps ensoleillé et la distance faisaient qu’ils pouvaient se permettre d’y aller à pied, comme une vraie balade. Cependant, Olivier avait une petite chose à régler avant.

« Permettez, je dois juste passer rapidement à la boutique. »

S’y rendant, étant à proximité, il signala son absence pendant un certain temps, allant au-delà du temps de pause qu’il s’allouait. Le propriétaire de la boutique demanda alors à ses employés de s’en occuper, s’assurant qu’ils soient payés comme il se doit en retour. Certains de ses Pokémons restaient ici, toujours en mesure de sécurité. Lorsqu’il eut fini, déposant avant quelques affaires et en en prenant d’autres, il rejoint Emma. On notera qu’il avait mis ses lunettes de soleil qui l’accompagnaient souvent à l’extérieur.

« Voilà, j’ai terminé. Nous pouvons y aller, si tout est ok pour vous. »

Prêt à entamer la marche, il entamait aussi une autre conversation.

« Et donc, vous êtes arrivés il y a peu à Lyndis, vous dites ? Qu’est-ce qui vous a attiré dans le coin ? »